RÉPUBLICAINS
John McCain Le candidat a annoncé dans des discours passés (ici en 2004) son goût pour les interventions humanitaires. Reste à voir si ses ambition en Afghanistan, Irak et Iran lui laisseraient les ressources militaires pour ce faire. McCain s'est fait une réputation pour être le seul candidat républicain à être agressif sur la question des changements climatiques, ce qu'il se fait d'ailleurs reprocher par certains conservateurs. Sur son site, il présente la nécessité d'agir comme étant dans l'intérêt premier des États-unis, ce qui laisse croire qu'il pourrait ne pas attendre l'intervention des pays en développement pour agir. McCain est de l'air du temps avec un accent sur le bon gouvernement comme instrument de développement, comme il le mentionnait en passant dans un discours en mai 2007.
Mike Huckabee n'est pas connu pour son expertise en matière d'affaires étrangères. Son site ne mentionne d'ailleurs pas le développement directement. L'enjeu est touché indirectement par son soutien pour l'augmentation des visas pour les immigrants hautement qualifiés, ce qui pourrait aggraver la fuite des cerveaux dans certains pays en développement. Sa politique agricole ne laisse pas entrevoir une résolution en faveur des pays en développement : «Subsidies help keep our food costs low by keeping production levels high. We need subsidies to help our farmers compete with heavily subsidized farmers in Europe and Asia and to insulate them from the effects of natural disasters». Enfin, Huckabee lie les pays producteurs de pétrole, en majorité en développement, au terrorisme de façon explicite : «None of us would write a check to Osama bin Laden, slip it in a Hallmark card and send it off to him. But that's what we're doing every time we pull into a gas station».
DÉMOCRATES
Barack Obama s'est fait une bonne réputation chez les internationalistes grâce à son père africain et son parcours qui l'a amené à vivre une partie de son enfance en Asie. De fait, il a déjà promis dans le passé de doubler l'aide américaine à 50 milliards de dollars y voyant entre autres une façon d'augmenter la sécurité des États-Unis. Il aurait ainsi rapporté sa position à une sympathisante qui lui demandait d'augmenter l'aide : «As the world's only superpower and weatlthiest nation, the US has a moral obligation to help alleviate the poverty, disease, malnutrition, and environmental degradation that envelops so much of the developing world. In addition, it is clearly in the interests of US national security to do so». Côté agriculture, Obama promet de fixer un plafond aux subventions de façon à cibler les fermes familiales et moins bénéficier aux grandes compagnies.
Hillary Clinton a dévoilé son plan de développement en novembre 2007. En ligne avec son engagement national d'étendre l'accès à l'assurance-santé, Clinton promet de rendre universel l'accès aux traitements du VIH/sida, réduire à zéro le nombre de victimes de la malaria en Afrique et porter une attention particulière à la santé des enfants. Elle promouvrait d'ailleurs l'accès universel à l'éducation et ferait la lutte au travail des enfants. Outre les enfants, les femmes recevraient une attention particulière afin qu'elles aient accès aux mêmes opportunités que les hommes. Enfin, elle promet une révision en profondeur de l'aide américaine pour en améliorer l'efficacité. Hillary aurait elle aussi l'intention de mieux cibler les petites fermes et moins subventionner les gros joueurs de l'industrie agricole américaine.
Pour des raisons mentionnées plus haut, il serait surprenant que le développement devienne un enjeu d'ici la fin des primaires et même des élections générales. Ceux que ça intéresse devront donc continuer à lire entre les lignes de politiques qui y sont reliées ou alors faire leurs propres recherches.