« La menace iranienne doit être stoppée par tous les moyens possibles. Les sanctions économiques et politiques internationales contre l’Iran, aussi cruciales soient-elles, sont seulement une étape préliminaire, et doivent évoluer » avait-il affirmé devant plus de 7000 dignitaires du lobby pro-israélien. Et de poursuivre : « La communauté internationale a le devoir et la responsabilité de clarifier à l’Iran, à travers des mesures drastiques, que les répercussions de sa quête d’armes nucléaires seront dévastatrices… Israël ne tolèrera pas un Iran nucléaire… ».
Dans un tel contexte, et face à l’échec des négociations, il apparaît de plus en plus clair que l’Etat hébreux, dont Ahmadinéjad a prédit la veille la disparition prochaine de la carte géographique, pourrait frapper chirurgicalement les sites nucléaires iraniens, comme l’avait d’ailleurs affirmé, il y a quelques jours, Shaul Mofaz, 3ème Vice-Premier ministre israélien (« Si l'Iran poursuit son programme d'armement nucléaire, nous l'attaquerons », avait-il alors laissé entendre), même si ses propos ont été désavoués par de hauts responsables du pays qui ont fait remarquer qu’ils ne représentaient pas la position du Gouvernement.
Quoi qu’il en soit, l’option militaire pour mettre fin aux ambitions nucléaires iraniennes, n’a jamais été réellement écartée, ni à Washington, ni en Israël. Selon les services secrets de ce dernier pays, Téhéran pourrait disposer de sa première bombe atomique en 2010. Alors, à quelle période pourrait-elle intervenir sachant que George Bush aussi bien qu’Ehud Olmert ne seront plus au pouvoir dans quelques mois et que les changements de gouvernements conduisent souvent à des changements de politiques ?
Car, face à l’Iran, l’Etat hébreux, aussi puissant militairement soit-il, ne pourrait agir seul comme ce fut le cas en 1981 en Irak et en septembre 2007 en Syrie. Les donnes géostratégiques ne sont pas les mêmes. L’Iran n’est pas la Syrie ! Et dans cette confrontation, le vainqueur ne sera probablement pas celui auquel on pense.
Téhéran à d’ores et déjà promis, par la voix de son ministre de la défense, Mohammad Mustafa Najar, une « riposte douloureuse » à cette éventuelle attaque israélienne, à en croire une dépêche de l’Iranian Students News Agency (ISNA) du 10 juin : « Nos forces armées ne peuvent être plus préparées qu'elles ne le sont, et si quiconque voulait entreprendre une opération aussi insensée, la riposte serait très douloureuse », a-t-il averti.
Un homme averti en vaut deux, dit-on. Un Etat averti, certainement plus !