« La lutte contre le VIH/sida est fondamentale dans la recherche de « la dignité et de la valeur de la personne humaine ». Nous avons fait des progrès, mais ils n'ont pas été suffisamment rapides, a souligné le président de l'Assemblée générale, Srgjan Kerim, lors de son allocution d'ouverture d'une réunion de haut niveau sur le VIH/sida.
« Nous ne pouvons pas progresser dans la lutte contre la faim et la pauvreté quand des millions de personnes meurent chaque année du sida. De même, on ne peut pas avancer dans l'éducation universelle, quand il y a plus d'enseignants qui meurent du sida que de personnes qui sont formées pour enseigner. On ne peut pas non plus réaliser l'autonomisation des femmes, alors qu'elles sont les plus vulnérables par rapport à la maladie », a noté le président de l'Assemblée générale.
Ce dernier a appelé à continuer de s'intéresser particulièrement à la région de l'Afrique subsaharienne, où on dénombrait, en 2007, 68% des adultes vivant avec le VIH, 90% des enfants infectés et 76% des morts dus au sida dans le monde. Autre chiffre significatif, les femmes représentent désormais 61% des adultes infectés en Afrique, a encore précisé Srgjan Kerim.
Pour sa part, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé le contenu du rapport remis en son nom à l'Assemblée générale sur la question.
« À la fin de l'année dernière, 3 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral dans les pays à bas et moyen revenus, leur permettant de vivre plus longtemps et d'avoir une meilleure qualité de vie. Toutefois l'année dernière, il y a eu 2,5 millions de nouvelles infections, plus de 2 millions de décès », a souligné le Secrétaire général qui à appeler à combler les lacunes.
Six décennies après l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme , « il est choquant qu'il existe encore une discrimination envers ceux qui sont à haut risque, comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ou qu'on stigmatise ceux qui vivent avec le sida », a-t-il dit.
Enfin, Peter Piot, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a regretté que plus de deux tiers des séropositifs n'aient pas accès à des médicaments antirétroviraux dans le monde.
Il a rappelé que 6.000 personnes meurent par jour dans le monde à cause du VIH/sida qui est la principale cause de décès en Afrique et la septième cause de décès dans le monde. Sur cinq personnes infectées, une seule personne pourra recevoir un traitement antirétroviral cette année, a-t-il fait remarquer. « Il est temps de s'attaquer à la vulnérabilité des femmes, à l'homophobie et à toutes les discriminations qui rendent difficile la gestion de ce problème ».
Peter Piot a indiqué que même si les fonds ont considérablement augmenté depuis la création du Fonds mondial, la réalité est que la réponse au VIH/sida demeure sous-financée puisqu'il manquait 8 milliards de dollars en 2007.
Rappelons que le mois dernier, le 14 mai 2008, le BIT a formulé son souhait pour que soit élaborée une nouvelle norme du travail sur le VIH/sida. Alors que 70 Etats membres de l’OIT ont adopté une loi générale sur le VIH/sida, ou sont sur le point de le faire, et que 30 pays ont adopté, ou vont adopter, des règles spécifiques au lieu de travail, le Bureau international du travail a lancé le processus d’élaboration d’une nouvelle norme internationale du travail.
« Le VIH a un effet dévastateur sur le monde du travail. Plus de 90% des 33,2 millions d’adultes de 15 à 49 ans qui vivent actuellement avec le VIH dans le monde continuent de travailler et sont dans leurs années professionnelles les plus productives », a indiqué un communiqué publié à Genève. « Cependant, en dépit d’avancées majeures dans les connaissances et les comportements relatifs au sida, de nombreux travailleurs sont encore confrontés à la discrimination, à la stigmatisation et à la peur de perdre leur emploi », note le BIT.
Un nouveau rapport, intitulé Le VIH/sida et le monde du travail, prépare le terrain pour une discussion lors des sessions de 2009 et 2010 de la Conférence internationale du travail. Il a été envoyé aux Etats membres de l’OIT pour qu’ils l’examinent et réagissent avant le 31 août 2008.
Selon l’agence spécialisée, une recommandation adoptée au niveau international renforcerait et étendrait l’impact du Recueil de directives pratiques sur le VIH/sida dans le monde du travail adopté par l’OIT en 2001, qui porte notamment sur la protection et la promotion des droits. Elle encouragerait une action conjointe des mandants tripartites de l’OIT et d’autres partenaires en matière de VIH/sida et renforcerait la contribution du lieu de travail à la réalisation de l’objectif d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à la prise en charge liés au VIH/sida.
Source : ONU