Le directeur de la CIA, Michael Hayden, ne cache pas que les turbulences euro-atlantiques sont davantage devant nous que derrière nous. L’enjeu réside déjà dans la stratégie à adopter face aux menaces que représente le terrorisme, souvent réticulaire mais bien organisé et parfois appuyé par des Etats hostiles à l’Occident, pour la sécurité des démocraties. Les Américains abordent le terrorisme sous l’angle d’une guerre totale, qu’ils entendent mener de manière unilatérale si nécessaire, tandis que les Européens préconisent un renforcement du multilatéralisme et du droit international dans le cadre des Nations unies. Les tensions apparues lors de la guerre en Irak n’ont diminué qu’en surface, mais le problème de fond demeure. Nul étonnement, donc, à voir Bush insister auprès des Européens pour que ceux-ci durcissent leur politique à l’encontre de l’Iran et de son ambition nucléaire.
La question énergétique est également au cœur de la relation stratégique transatlantique, bien qu’elle soit souvent passée sous silence. Avec l’envolée des prix du pétrole, des voix s’élèvent outre-Atlantique pour qu’une réelle coopération énergétique soit mise en œuvre entre Européens et Américains. Ceux-ci doivent se montrer plus ouverts à cette coopération, ceux-là doivent pouvoir parler d’une seule voix. Rien ne dit que les deux parties sauront s’entendre sur ce sujet-là également. Ces conceptions opposées des relations internationales pourraient, à travers ces deux enjeux – lutte contre le terrorisme et question énergétique –, jeter une ombre sur la commémoration, l’année prochaine, des soixante ans de l’OTAN.