Les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) et ceux des pays africains invités (Afrique du Sud, Algérie, Ethiopie, Ghana, Nigeria, Sénégal, Tanzanie plus l'Union africaine) se sont retrouvés pour un déjeuner, suivi d'une séance de travail, dans un hôtel de luxe isolé dans les montagnes du nord du Japon.
Les pays africains attendent notamment du G8 qu'il confirme l'engagement pris lors du sommet de Gleneagles (Ecosse) en 2005 de doubler son aide annuelle à l'Afrique en 2010 par rapport à son niveau de 2004 (25 milliards de dollars).
Selon eux, moins d'un quart des 25 milliards de dollars supplémentaires d'aide promis ont effectivement été débloqués jusqu'à présent.
L'organisation non gouvernementale Oxfam a indiqué que "le texte du communiqué final sur les questions de développement ne comporte, selon les dernières informations disponibles, aucun rappel chiffré de (cette) promesse clé".
Les discussions entre "sherpas" (conseillers) des dirigeants du G8 se poursuivaient encore vers 01h00 locales mardi 8 juillet (16h00 GMT lundi) pour tenter de dégager un accord sur plusieurs points, dont l'aide à l'Afrique et les questions du changement climatique, ainsi que les mesures à prendre face à la crise économique et alimentaire mondiale, a-t-on indiqué de source proche des négociations.
Au cours de la réunion, les leaders africains ont demandé aux pays industrialisés "de tenir leurs promesses", car ils craignent que leurs objectifs de développement "deviennent plus difficiles à tenir si les prix des matières premières continuent à croître", a expliqué la chancelière allemande Angela Merkel.
Les pays riches "doivent accepter de remplir leurs promesses existantes", a insisté le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, selon qui "aucune nouvelle promesse n'est nécessaire" avant cela.
Les dirigeants du G8 ont par ailleurs condamné le déroulement de l'élection présidentielle au Zimbabwe, grâce à laquelle le président Robert Mugabe, 84 ans entend s'accorcher à un pouvoir qu'il exerce depuis 1980.
"Je suis extrêmement déçu par l'élection, que j'ai qualifiée d'élection truquée", a déclaré le président américain George W. Bush en présence du président de la Tanzanie, également président en exercice de l'Union africaine (UA), Jakaya Kikwete.
Ce dernier a toutefois rappelé le souhait de l'UA de voir se constituer un gouvernement d'union nationale à Harare, contrairement au voeu des Occidentaux qui voudraient que la page Mugabe soit tournée.
La première journée de travail des dirigeants du G8 n'a été perturbée par aucune manifestation à proximité.
Une cinquantaine de militants altermondialistes qui voulaient marcher vers l'hôtel du sommet à Toyako ont été bloqués par une centaine de policiers anti-émeute. Ils se sont dispersés après un face-à-face tendu.
La fatigue du long voyage vers le Japon a affecté le président de la Commission de l'Union africaine, le Gabonais Jean Ping, 65 ans, qui a été hospitalisé en raison d'un "surmenage".
Les multiples entretiens en tête-à-tête ont permis un premier contact personnel entre le nouveau président russe Dmitri Medvedev et M. Bush, qui a qualifié le nouveau chef du Kremlin de "type intelligent".
M. Medvedev a également proposé une normalisation des relations russo-britanniques, mises à mal par des crises à répétition du temps de son prédécesseur Vladimir Poutine.
Mardi 8 juillet, le G8 doit se consacrer aux problèmes économiques et politiques mondiaux. Une troisième journée, mercredi 9 juillet, abordera le thème du réchauffement climatique avec les dirigeants de sept autres pays invités, dont la Chine et l'Inde.

Source : AFP