A Chicago, où des dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées à Grant Park, dans l'attente de l'arrivée de Barack Obama, l'annonce de la victoire du sénateur de l'Illinois a été accueillie par une immense clameur. Partout, des drapeaux américains et des pancartes frappées du slogan "yes we can", "oui nous le pouvons", le slogan de campagne du candidat démocrate. Et de nombreux pleurs, des pleurs de joie. "Le mouvement a repris vie et l'espoir est revenu - avec le succès de la campagne d'Obama - et cela a renouvelé notre espérance de prendre part au système politique", a estimé un vétéran des combats pour les droits civiques, se rappelant le désespoir qui s'était emparé de la communauté noire après l'assassinat de Martin Luther King.
Car non seulement Barack Obama a conservé les Etats remportés par John Kerry il y a quatre ans, mais il a conquis plusieurs fiefs républicains comme l'Ohio et la Floride qui avaient voté pour George W. Bush en 2000 et 2004, ainsi que la Virginie qui n'avait pas voté pour un démocrate à la présidentielle depuis 1964. Si aucun incident majeur n'a été signalé, les Américains se sont mobilisés en masse pour choisir le successeur de l'impopulaire George W. Bush. Certains experts estiment qu'entre 130 et 135 millions d'électeurs pourraient avoir voté, soit dix millions de plus qu'en 2004.
Quoi qu'il en soit, les défis qui attendent le prochain président sont immenses. Barack Obama va en effet hériter d'une situation économique extrêmement difficile, les Etats-Unis, et le monde dans leur sillage, traversant la plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le pays est également engagé dans deux guerres, en Irak et en Afghanistan. Dans son programme, Barack Obama a en tout cas promis de baisser les impôts pour 95% des salariés, d'engager une politique de grands travaux et de garantir une couverture santé pour tous. Sur le plan international, il a promis de retirer les soldats américains d'Irak "de façon responsable" dans un délai de 16 mois et de concentrer les efforts à la lutte contre Al-Qaïda et les talibans.
© LCI, 5 novembre 2008