Au regard de la procédure en vigueur au sein de cette organisation, l'issue du vote était sans surprise. En effet, l'étape la plus difficile, qui consiste à démarrer le processus d'adhésion à une majorité qualifiée auprès des 24 pays et groupes de pays du conseil d'administration, avait déjà été franchie.
Depuis février 2008, date à laquelle le Kosovo a déclaré son indépendance, le veto émis au Conseil de sécurité par la Russie empêche sa reconnaissance comme État par l'ONU. Se rangeant derrière la Serbie, son allié traditionnel dans les Balkans qui considère le Kosovo comme sa province méridionale, Moscou a constamment exprimé son désir que le Kosovo ne puisse pas devenir membre de l'ONU, organe où il dispose d’un pouvoir de blocage à l’inverse du FMI.
En octobre 2008, l’Assemblée générale de l'ONU a demandé à la Cour internationale de justice, le plus haut organe judiciaire de l'ONU, de se prononcer sur la légalité de l'indépendance du Kosovo, alors que 58 pays ont déjà reconnu l'indépendance de Pristina, dont les États-Unis et la majorité des membres de l'Union européenne, qui disposent de la plus grande partie des droits de vote au sein du FMI.
Petit pays enclavé parmi les plus pauvres d'Europe, et où le taux de chômage est estimé à près de 45%, l'ancienne province serbe a rapidement déposé sa candidature à l'adhésion au FMI après sa déclaration d’indépendance. Toutefois, son ministre des Finances a assuré récemment qu'il n'avait pas l'intention de recourir aux prêts du FMI, tout en exprimant son vœu que cette adhésion attire les investissements étrangers.
Pour l’heure, la procédure d’adhésion du Kosovo n’est pas encore finalisée. Elle ne sera effective que lorsque les représentants kosovars auront ratifié, conformément à la propre législation nationale, les Articles d'accord qui ont institué le FMI puis accepté officiellement ses Statuts.
Parmi les Etats non membres du FMI ne figurent plus que deux régimes communistes, Cuba et la Corée du Nord, Taïwan qui est désignée comme "province de la Chine", ainsi que des micro-Etats.