«C'est un grand jour pour l'histoire du Liban démocratique», a lancé avant l'aube leur chef de file Saad Hariri, en annonçant la victoire à ses partisans. Le succès de la majorité parlementaire appuyée par Washington et Ryad était qualifié d'«historique» lundi par le quotidien Al Moustaqbal de Saad Hariri, selon qui elle a obtenu 71 sièges contre 57 pour l'opposition. Le taux de participation était inédit, avec 54,08% des 3,2 millions d'inscrits qui sont allés voter.
Néanmoins, la presse de Damas (Syrie) accuse ce matin la coalition pro-occidentale d'avoir remporté ces législatives avec l'aide de «l'argent politique». La coalition du 14 mars «a été accusée d'avoir acheté des voix et d'avoir versé des pots-de-vin», remarque le quotidien du parti au pouvoir al-Baas, estimant que «cela pourrait paver la voie à une falsification à grande échelle des élections».
La principale interrogation réside désormais dans la forme que prendra le prochain gouvernement. Dans sa déclaration, Michel de Chadarevian, membre du parti chrétien de Michel Aoun, a précisé que son mouvement respecterait les résultats des élections, et ajouté qu'il travaillerait avec la coalition de Saad Hariri en vue de former un gouvernement d'union nationale.
De son côté, le Hezbollah, classé comme terroriste par Washington, revendique également un gouvernement d'union. Mais le parti chiite a également avancé que le maintien de son arsenal était un sujet «non négociable». La majorité refuse quant à elle que l'opposition dispose d'un droit de blocage dans un éventuel cabinet d'union, comme c'est le cas dans l'actuel gouvernement. Il semble donc que le Liban soit à un tournant après la signature de l'accord de Doha en mai 2008, qui avait mis fin à des affrontements intercommunautaires sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).
Source : AFP