L’ouvrage prend comme point d’observation le droit de l’environnement au prisme de quatre espaces juridiques : à l’échelon universel, le droit de l’Organisation mondiale du commerce et le droit de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer ; au niveau régional, le droit de la Convention européenne des droits de l’homme et le droit de l’Union européenne.
Ces espaces sont tous caractérisés par la présence en leur sein d’un pouvoir juridictionnel institutionnalisé et compétent pour trancher des différends touchant à la protection de l’environnement. Du point de vue institutionnel, il s’agit d’espaces juridiques emboîtés. Du point de vue matériel, ils ont en commun que le juge international s’y trouve à arbitrer entre les exigences liées à la protection de l’environnement et les intérêts s’y opposant, qu’ils soient de nature économique ou sociale, publique ou privée. À l’intérieur de chacun de ces espaces, s’impose donc la prise en compte des valeurs et intérêts environnementaux.
Sur cette base, la recherche analyse les techniques de prise en compte de valeurs et intérêts environnementaux, ainsi que, parmi les techniques judiciaires de mise en œuvre, celles de mise en balance de ces valeurs et intérêts avec d’autres exigences juridiquement protégées.
Les résultats sont présentés à partir d’une double perspective : intersystémique et intrasystémique. Celle-ci restitue l’existence de deux points de vue différents sur la problématique générale de cette recherche : celui de la pluralité des systèmes (dimension individuelle) et celui des rapports entre systèmes (dimension relationnelle).

« Ouverture », Hélène RUIZ FABRI et Lorenzo GRADONI
I - PERSPECTIVE INTERSYSTÉMIQUE
« Systèmes juridiques internationaux et techniques de prise en compte des valeurs et intérêts environnementaux », Lorenzo GRADONI
« Résolution ou prévention des conflits normatifs en droit international de l’environnement », Hugues HELLIO
« Le rôle de l’interprétation des traités à la lumière de toute autre “règle pertinente de droit international applicable entre les parties” en tant que “passerelle” jetée entre systèmes juridiques différents », Julien CAZALA
« L’exception environnementale : l’exemple du système commercial multilatéral », Véronique GUEVREMONT
« La fonction intersystémique du concept de développement durable », Laurence DUBIN
« L’interprétation téléologique des traités comme instrument de prise en compte et de mise en balance des valeurs et intérêts environnementaux », Fouad ZARBIEV
« L’interprétation téléologique au sein de l’OMC et la question de la protection environnementale », Vincent TOMKIEWICZ
« Le juge et l’expert : la connaissance spécialisée dans les procès internationaux », Jacobo RÍOS RODRÍGUEZ
« Considérations “intersystémiques” en marge de l’Affaire de l’Usine MOX » Federico CASOLARI
« L’affaire du Chemin de fer du « Rhin de fer », entre fragmentation et unité du droit international », Virginie BARRAL
II - PERSPECTIVE INTRASYSTÉMIQUE
« Le rayonnement intrasystémique du concept de développement durable », Virginie BARRAL
« La convention des Nations Unies sur le droit de la mer et le droit de l’environnement : développement intrasystémique et renvoi intersystémique », Seline TREVISANUT
« La proportionnalité dans le système de la Convention européenne des droits de l’homme », Elisabeth LAMBERT ABDELGAWAD
« L’application du principe de proportionnalité en droit de l’Organisation Mondiale du Commerce », Elisa RUOZZI
« Le principe de précaution dans le système de la Convention européenne des droits de l’homme », Elisabeth LAMBERT ABDELGAWAD
« L’application du principe de précaution en droit de l’Union européenne », Elisa RUOZZI
« Le principe de précaution et son application dans l’OMC », Lilian RICHIERI HANANIA



Hélène RUIZ FABRI, Lorenzo GRADONI (dir.), La circulation des concepts juridiques: le droit international de l’environnement entre mondialisation et fragmentation, Paris, Editions Société de législation comparée, 2008.