De telles mesures sont de nature à alimenter "la discrimination, l'extrémisme et les préjugés, conduisant à la polarisation et à la division avec de dangereuses conséquences non voulues et inédites", avertit le projet de texte, qui ne nomme pas expressément la Suisse.
Le projet de résolution, qui vise à condamner "la diffamation des religions", devrait être soumis au Conseil des droits de l'homme avant la fin de sa session plénière, en cours jusqu'au 26 mars 2010.
"Sur le principe, la Suisse exprime son désaccord sur le concept même d'une résolution consacrée à la diffamation des religions présentée régulièrement dans le cadre de l'Assemblée générale de l'ONU et du Conseil des droits de l'homme", a déclaré à l'agence de presse suise ATS un porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères, Raphaël Saborit.
S'agissant de la mention de l'interdiction des minarets, la Suisse se prononcera le moment venu au Conseil des droits de l'homme, a ajouté M. Saborit.
Les Suisses ont approuvé le 29 novembre dernier à 57,5% une réforme de la Constitution helvétique interdisant la construction de nouveaux minarets, soulevant un tollé dans le monde, et notamment dans les pays musulmans.
Le Parlement arabe, organe de la Ligue arabe, a appelé en décembre dernier "le peuple suisse à reconsidérer sa décision erronée", estimant qu'elle "traduit les sentiments de haine et d'animosité envers l'islam et les musulmans qu'éprouvent les groupes de la droite extrémiste et raciste en Europe".
Plus récemment, le 25 février 2010, le numéro un libyen Mouammar Kaddafi a appelé à la guerre sainte (jihad) contre la Suisse, en raison de l'interdiction de la construction de minarets. "C'est contre la Suisse mécréante et apostate qui détruit les maisons d'Allah que le jihad doit être proclamé par tous les moyens", a déclaré le colonel Kadhafi à l'occasion de la fête du Mouloud commémorant la naissance du prophète Mahomet.
La Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg est déjà saisie de plusieurs recours invoquant les articles de la Convention européenne des droits de l'homme qui garantissent la liberté de pensée et de religion et le droit à ne pas être discriminé.
Source : AFP