Dans son mémorandum, l'opposition affirme que « si rien n’est fait, le pays pourrait s’enfoncer dans une crise aux conséquences incalculables (...). L’opposition gabonaise (...) ne sera pas toujours en mesure de maîtriser la colère légitime d’une grande majorité de citoyens en proie au désespoir ».
Écrit au nom de l'Alliance pour le changement et la restauration (ACR, qui comprend notamment l'Union du peuple gabonais, UPG) et l'Union nationale (UN), le mémorandum a été remis à Ban Ki-moon par Zacharie Myboto, président de l'UN, et Gaston Mayila, président de l'ACR, en présence de nombreux membres de l'opposition.
À la sortie de l'entretien, M. Mayila a souligné : « Au Gabon, la crise elle est là! (Elle est) née de la mauvaise organisation des élections, née de l'implication partisane de l'administration dans l'expression du suffrage universel, née de la mauvaise gouvernance. Si nous ne faisons pas attention la paix peut être mise en cause ».
Ban Ki-moon « nous a répondu, dans le sens de privilégier l'union nationale, de ne pas travailler pour nos partis mais pour l'avenir de notre pays. Nous lui avons dit que nous y étions disposés mais comme on dit : “C'est au pouvoir de tendre la main, car il a la main”. Nous n'avons que notre bonne volonté », a conclu M. Mayila.
Dans son mémorandum, l'opposition estime « qu’il est urgent d’engager, de manière responsable, des réformes en vue du renforcement de la démocratie et de l’État de droit, gage de stabilité et de paix durable ».
L'opposition réclame notamment : « La mise à plat du fichier électoral, l'introduction de la biométrie, la réforme de la commission électorale, le retour au scrutin à deux tours pour les élections uninominales, l’accès de l’opposition aux médias publics ».
Ban Ki-moon a précisé qu'il avait « demandé au gouvernement de maintenir ses relations avec l'opposition » et « engagé » l'opposition à « avoir un échange politique constructif et à surmonter leurs divergences de manière pacifique et responsable ». « Il ne peut y avoir de démocratie sans une bonne gestion des affaires publiques et sans respect de l’État de droit », a-t-il conclu. L'opposition n'a jamais reconnu le résultat de l'élection présidentielle de 2009, remportée par Ali Bongo Ondimba et a contesté les législatives partielles de juin.
Source : AFP