Ce weekend, alors qu'il se trouvait en Colombie, le Secrétaire général a estimé que la Syrie devait autoriser l'entrée d'une équipe humanitaire en Syrie afin que la situation humanitaire puisse être évaluée et que l'assistance nécessaire soit apportée. Il a également estimé que la Syrie devait recevoir les équipes mandatées par le Conseil des droits de l'homme pour évaluer la situation dans ce domaine.
De son côté, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s'est également déclaré le 13 juin très préoccupée par les violences meurtrières au cours des derniers mois en Syrie et a souhaité qu'une évaluation indépendante de la situation soit autorisée par le gouvernement.
« J'appelle le gouvernement à respecter et protéger les civils, et à éviter d'utiliser la force contre des manifestants pacifiques », a dit Mme Amos dans une déclaration. Les violences de ces derniers mois auraient fait 1.200 morts et entraîné l'exil de 10.000 personnes.
« Il est important que nous sachions exactement ce qui se passe en Syrie afin que nous puissions fournir de l'aide si nécessaire. J'espère que le gouvernement de Syrie autorisera une évaluation indépendante », a-t-elle ajouté.
La chef de l'humanitaire de l'ONU a salué les pays voisins pour avoir gardé leurs frontières ouvertes et les a remerciés pour l'assistance qu'ils ont donnée. Elle a souligné que les Nations Unies étaient prêtes à apporter leur aide, notamment à la lumière de la récente augmentation du nombre de personnes arrivées dans les pays voisins.
Depuis le début des manifestations contre le Président syrien Bachar Al-Assad en mars, l'ONU a multiplié ses mises en garde contre l'usage excessif de la violence par les forces de l'ordre contre les manifestants.
La semaine dernière, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a dénoncé la répression implacable des autorités syriennes et a appelé le gouvernement à répondre à la demande répétée du Conseil des droits de l'homme de l'ONU de permettre l'envoi d'une mission d'enquête dans le pays.
De son côté, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a appelé vendredi les autorités syriennes à rétablir les services Internet et à cesser les attaques contre les médias.
Selon la presse, l'armée syrienne a lancé le 12 juin une offensive contre Djisr al Choghour, une ville proche de la frontière turque, une semaine après de violents affrontements qui auraient fait, selon les autorités, 120 morts parmi les membres de forces de sécurité.
Cette offensive de l'armée a entraîné la fuite de milliers d'habitants qui sont allés chercher refuge en Turquie. La Turquie a installé quatre camps de réfugiés à la frontière.
Pour sa part, dans un communiqué de presse 11/130 du 10 juin, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déplore vivement les morts et les blessés dus à la violence qui sévit actuellement en Syrie et demande un accès immédiat à toutes les personnes touchées, y compris aux personnes arrêtées ou détenues.
« En dépit des demandes réitérées aux autorités syriennes, nous n'avons pas obtenu véritablement accès aux personnes vulnérables. Nous sommes résolus à venir en aide à la population en butte à la violence. Et nous sommes résolus à visiter les personnes détenues », a déclaré le président du CICR, Jakob Kellenberger. « Une assistance humanitaire vitale doit être apportée sans attendre aux personnes vulnérables ».
De nombreux rapports font état de centaines de personnes tuées ou blessées, de milliers de personnes détenues ou arrêtées, et de milliers d’autres personnes confinées chez elles en raison de la violence. « Nous sommes disposés à déployer nos collaborateurs dans les zones touchées afin d’apporter protection et assistance aux personnes dans le besoin », a précisé M. Kellenberger. « Nous réitérons notre demande d'accès à toutes les personnes détenues afin d'évaluer les conditions de leur détention et le traitement qui leur est réservé, et de pouvoir faire part de nos constatations de manière confidentielle aux autorités concernées. Je suis prêt à me rendre personnellement en Syrie pour m’entretenir avec les autorités », a t-il ajouté.
En coopération avec le Croissant-Rouge arabe syrien, le CICR a effectué des visites de courte durée à Daraa, Tartous et Homs le mois dernier. « Nous demeurons résolus à appuyer les efforts menés par le Croissant-Rouge arabe syrien pour sauver des vies humaines », a indiqué M. Kellenberger. « Toutefois, dans le cadre de ces visites limitées, il a été difficile de se faire une idée précise de la situation sur le terrain et de l'ampleur des besoins humanitaires ».
À plusieurs reprises, le CICR a exhorté les autorités et tous ceux qui participent aux violences à respecter en tout temps la vie humaine et la dignité. Les forces de sécurité doivent appliquer les normes internationales régissant l'usage de la force dans leurs efforts visant à rétablir l'ordre. Les personnes arrêtées et détenues doivent être traitées conformément à la loi.
Sources : ONU/CICR