Francis GAGNON
À l'issue du psycho-drame Wolfowitz, l'administration Bush a annoncé que Robert Zoellick sera le nouveau président de la Banque mondiale à partir du 1er juillet prochain. Zoellick est l'ancien secrétaire d'État adjoint de Condolezza Rice. Il s'est fait un nom sur la scène multilatérale en tant que représentant au commerce pour les États-Unis pendant le Cycle de Doha et l'admission de la Chine à l'OMC . Il a donc longtemps été le vis-à-vis de Pascal Lamy, ce qui rend le parallèle entre leurs deux carrières d'autant plus intéressant.
Robert Zoellick apportera-t-il à la Banque ce dont elle a besoin ? Certains craignent qu'il ne soit trop semblable à Wolfowitz. Après tout, ils sont tous deux signataires de la fameuse lettre implorant Bill Clinton d'envahir l'Irak en 1998, document-phare des néo-conservateurs américains. Les administrateurs de la Banque mondiale ont fait connaître - quelques heures après l'annonce - les critères qui guideront leur «choix» d'ici au 30 juin. Ils ont réitéré le même message le jour d'après, indiquant qu'ils vont considérer Zoellick comme une candidature parmi tant d'autres. Réalité ou parade ? Nous le saurons d'ici un mois. Mais plusieurs souhaitent que le processus soit transparent et que les candidats soient considérés sans égard à leur nationalité.
The Guardian publie un excellent profil de Zoellick. Le Wall Street Journal, qui a soutenu Wolfowitz, n'a pas encore pris position au moment d'écrire ces lignes, mais leur article rapportant la nouvelle est relativement positif. Le Financial Times et le Washington Post, qui ont joué un rôle dans la démission de Wolfowitz, sont plutôt satisfaits de cette candidature. Le site WorldBankPresident.org demeure l'une des meilleures ressources pour suivre tous les développements d'heure en heure.
Commentaires