7 janvier 2013

ACTU : Le parti de l'ancien Premier ministre tunisien veut saisir la CPI pour crimes contre l'humanité contre des responsables d'Ennahdha

Catherine MAIA

L'initiative n'est pas courante. Le 4 décembre 2012, Nida Tounès, le parti politique de l'ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, a annoncé qu'il allait saisir la CPI pour « crimes contre l'humanité » contre des dirigeants du parti islamiste Ennahdha.

« Le dossier de plainte sera déposé à La Haye dans les prochains jours », a déclaré l'avocat du parti Abdessatar Messaoudi, évoquant des documents écrits et audiovisuels prouvant l'implication de militants et dirigeants islamistes dans des agressions contre Nidaa Tounès.

Parmi les hauts responsables visés par la plainte figurent le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, le ministre de l'Intérieur Ali Larayedh (islamiste) et le secrétaire général du Congrès pour la République (CPR, centre-gauche, allié d'Ennahda) Mohamed Abbou, a précisé l'avocat.

Également en cause, la « Ligue de protection de la révolution », une sorte de milice aux méthodes musclées proche d'Ennahdha, accusée par Nida Tounès d'avoir battu à mort un de ses représentants en octobre 2012 à Tataouine (extrême-sud).

L'avocat cite également un incident survenu en décembre à Djerba (sud) où des responsables de Nida Tounès avaient été attaqués par des centaines de manifestants soutenant les islamistes.

« Nous avons eu l'assurance de magistrats siégeant à la CPI concernant la recevabilité de notre plainte », a affirmé l'avocat, membre de Nida Tounès, sur la radio Express FM.

Béji Caïd Essebsi a dirigé le deuxième gouvernement provisoire après la chute de Zine El Abidine Ben Ali. En juillet 2012, il a fondé Nidaa Tounès, au sein duquel il est accusé de chercher à réintégrer des membres du parti de Ben Ali qui a été dissous. Des affrontements opposent souvent les partisans de Nida Tounès à ceux d'Ennahdha.

Sources : AFP/Jeune Afrique

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