Catherine MAIA
Le 15 mars, au terme de la 57e session de la Commission de la condition de la femme de l'ONU (4-15 mars 2013), plus de 130 Etats Membres sont parvenus à un accord sur «
l'élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre
les femmes et les filles », exhortant les gouvernements à traduire en
actes concrets les engagements pris en vertu de ce document.
« La violence contre les femmes est une violation abominable des droits de l'Homme, une menace mondiale, un danger pour la santé publique et un outrage moral », a affirmé le Secrétaire général Ban Ki-moon dans une déclaration transmise par son porte-parole après l'adoption de ce texte sans précédent.
Il espère que « tous les partenaires qui se sont réunis à cette session
historique et les autres dans le monde, traduiront maintenant cet accord
en actes concrets pour prévenir et mettre un terme à la violence contre
les femmes et les filles. Le système des Nations Unies est pleinement
engagé à diriger cet effort mondial ».
Des milliers de représentants de gouvernements, d'organisations
intergouvernementales, de la société civile, du secteur privé et de
partenaires des Nations Unies, ont participé à la rédaction de ces «
conclusions concertées ». Fruit d'intenses
négociations au cours de ces deux dernières semaines, le texte fait de
l'élimination de la violence contre les femmes une grande priorité du
programme de développement post-2015 et exhorte les États Membres à
intensifier leurs efforts en termes de prévention et de réaction.
La déclaration condamne fermement toute forme de violence à l'encontre
des femmes et des filles et exhorte les États Membres à faire de même.
Elle les exhorte aussi à s'abstenir d'invoquer les coutumes, la
tradition ou des considérations religieuses pour échapper à leurs
obligations telles qu'elles sont définies dans la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'encontre des femmes adoptée en 1993. A ce titre, les Etats sont appelés à prendre des mesures pour l’élimination de
pratiques traditionnelles telles que les mutilations génitales féminines
et les mariages forcés et précoces.
Le texte adopté se concentre aussi sur la prévention, notamment par le
biais de l'éducation et de la sensibilisation, et sur la lutte contre
les inégalités politiques, économiques et sociales. Il souligne ainsi
l'importance des services multisectoriels pour les victimes de la
violence, afin de leur garantir un véritable accès à la justice, des
lieux d'hébergement et des services de santé. Il attire également
l'attention sur la nécessité de protéger les droits de la santé sexuelle
et reproductive.
Le texte demande, par ailleurs, aux États Membres de lutter plus fermement
contre l'impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs des crimes à
l'égard des femmes. A cette fin, il souligne l'importance de la
collecte de données en vue de formuler des réponses plus efficaces à
cette violence.
Pour la première fois dans le cadre de la Commission de la condition de la femme, la résolution mentionne par ailleurs les droits fondamentaux des femmes en matière de sexualité et de procréation. La négation de ces droits constitue souvent la forme première des violences exercées à l’encontre des femmes.
Pour la première fois dans le cadre de la Commission de la condition de la femme, la résolution mentionne par ailleurs les droits fondamentaux des femmes en matière de sexualité et de procréation. La négation de ces droits constitue souvent la forme première des violences exercées à l’encontre des femmes.
« Notre espoir, c'est que l'égalité entre les sexes devienne une réalité
au 21ème siècle », a déclaré la Directrice exécutive d'ONU-Femmes,
Michèle Bachelet, en se félicitant de constater « un véritable mouvement
mondial en faveur de l'émancipation et du respect des droits des femmes
». « Ne relâchez pas vos efforts, car les espoirs de millions de femmes
et de filles reposent sur vous ! », a-t-elle lancé.
Source : ONU
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire