8 mars 2013

ACTU : Le Conseil de sécurité impose de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord

Catherine MAIA

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé, le 7 mars, d'imposer une nouvelle série de sanctions, notamment financières, à la Corée du Nord, en réaction au troisième essai nucléaire mené en février par Pyongyang. La résolution 2094 du Conseil, adoptée à l'unanimité de ses 15 membres sur proposition de plusieurs pays, dont les États-Unis, s'efforce de tarir les sources de financement utilisées par Pyongyang pour nourrir ses ambitions militaires et balistiques. Elle met sous surveillance les diplomates nord-coréens et ajoute sur une liste noire plusieurs particuliers ou entreprises soumis à des gels d'avoirs et des interdictions de voyager.

Ces mesures - âprement négociées entre Washington et Pékin, allié traditionnel de Pyongyang - s'ajoutent à une série de sanctions prises à l'encontre du régime communiste depuis qu'il a mené son premier essai nucléaire en 2006, suivi par un deuxième en 2009 et un troisième le 12 février dernier. Les membres du Conseil manifestent "la plus grande inquiétude" face à ce troisième essai et se disent prêts à prendre "d'importantes mesures supplémentaires", non précisées, si Pyongyang teste à nouveau une bombe atomique ou lance une fusée. Ces nouvelles sanctions "vont frapper durement" le régime communiste et "accentuer [son] isolement", a estimé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice. "Défier la communauté internationale va coûter plus cher aux dirigeants nord-coréens".

La Chine appelle à "faire baisser la tension"
Son homologue chinois, Li Baodong, a appelé à "faire baisser la tension" et à revenir aux "négociations à six" (les deux Corées, Chine, Russie, Japon, États-Unis), dans l'impasse depuis 2009. L'ambassadeur sud-coréen, Kim Sook, a rejeté cette idée : les dirigeants nord-coréens, a-t-il affirmé, "se sont isolés du reste du monde et ce n'est pas le moment de parler de dialogue". "La Corée du Nord doit abandonner son illusion de devenir une puissance nucléaire et faire le bon choix."

Après avoir menacé de dénoncer l'accord d'armistice mettant fin à la guerre de Corée en 1953, le régime nord-coréen a une nouvelle fois musclé jeudi sa rhétorique belliqueuse. "Puisque les États-Unis s'apprêtent à déclencher une guerre nucléaire, [nos] forces armées révolutionnaires [...] se réservent le droit de lancer une attaque nucléaire préventive pour détruire les bastions des agresseurs", a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères.

Menace d'une "guerre thermonucléaire"

Cité par l'agence officielle KCNA, il a également averti qu'une seconde guerre de Corée était "inévitable" après que Washington et Séoul ont refusé d'annuler de grandes manoeuvres militaires conjointes prévues la semaine prochaine. La nullité de l'armistice prendra effet dès le début de ces manoeuvres, selon lui. Le Rodong Sinmun, le journal officiel du parti unique, a brandi la menace d'une "guerre thermonucléaire". "La guerre ne serait pas confinée à la péninsule coréenne", a-t-il averti, dans une allusion à l'arsenal balistique du pays, capable selon lui de frapper le territoire américain, en particulier les îles du Pacifique.

La télévision nord-coréenne a diffusé des images d'un important rassemblement de militaires et de civils jeudi à Pyongyang sur la place Kim Il-sung, fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en 1948, pour dénoncer "l'agression américaine". Dès l'annonce du 3e essai nucléaire nord-coréen, le Conseil de sécurité avait annoncé son intention de prendre des "mesures appropriées". Il aura cependant fallu trois semaines de négociations américano-chinoises pour vaincre les réticences de la Chine. Pékin a toujours cherché à protéger la Corée du Nord, arguant des risques d'instabilité à ses frontières si le régime stalinien s'effondrait.

Sources : AFP/Le Point


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