7 mars 2013

ACTU : Résolution 2093 du Conseil de sécurité sur la situation en Somalie

David ROY

Le Conseil de sécurité a autorisé, le 6 mars 2013, et jusqu’au 28 février 2014, le maintien du déploiement de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM).  Par sa résolution 2093 (2013), adoptée à l’unanimité, le Conseil amende en outre, pour une période de 12 mois, les termes de l’embargo général et complet sur les armes imposé à l’encontre de la Somalie depuis 1992. 

Aux termes de la résolution 2093 (2013), le Conseil décide ainsi qu’au cours de la période de 12 mois suivant l’adoption du texte, les mesures de l’embargo général et complet sur toutes les livraisons d’armes et d’équipements militaires à la Somalie ne s’appliqueront pas aux livraisons d’armes ou de matériel militaire ou à l’offre de conseils, d’assistance ou de formation aux fins du développement des Forces de sécurité du Gouvernement fédéral somalien et de la sécurité du peuple somalien.
Avant l’adoption de cette résolution le 6 mars 2013, le Conseil de sécurité a observé une minute de silence à la mémoire du Président de la République bolivarienne du Venezuela, Hugo Rafael Chávez Frias, décédé la veille.

Saluant le concours que la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) apporte à la réalisation d’une paix et d’une stabilité durables dans le pays, en particulier à travers les fonctions militaires et policières qu’elle assume, le Conseil de sécurité a décidé, le 6 mars 2013, d’autoriser les États membres de l’Union africaine à maintenir le déploiement de l’AMISOM jusqu’au 28 février 2014.

L’AMISOM a été créée par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 19 janvier 2007 avec un mandat initial de six mois. Son déploiement a été autorisé, le lendemain, par le Conseil de sécurité de l’ONU par l’adoption de sa résolution 1744 (2007).

Aux termes de la résolution 2093 (2013), adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité, l’AMISOM est notamment autorisée à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour « favoriser le dialogue et la réconciliation en Somalie en contribuant à la libre circulation, à la sécurité de passage et à la protection de tous ceux qui participent au processus de paix et de réconciliation en Somalie ». 
La Mission est aussi autorisée à « contribuer, dans les limites de ses capacités, et en coordination avec d’autres parties, à l’application des plans nationaux de sécurité, grâce à la formation et l’encadrement des Forces de sécurité du Gouvernement fédéral somalien, notamment dans le cadre d’opérations conjointes ». 

Concernant les mesures d’embargo général sur les livraisons d’armes et d’équipements militaires à la Somalie, le Conseil de sécurité en avait pris décision par ses résolutions 733 (1992) et 1425 (2002).  Les mesures prises interdisaient le financement de toutes les acquisitions et livraisons d’armes et d’équipements militaires, ainsi que la fourniture directe ou indirecte à la Somalie de conseils techniques, d’aide financière et autres, et de formation liée à des activités militaires. 

Aux termes du paragraphe 33 de la résolution adoptée, ces mesures ne s’appliqueront pas, durant une période de 12 mois prenant effet aujourd’hui, sauf en ce qui concerne la livraison d’articles visés en annexe de la résolution, tels les missiles sol-air, les armes antichars guidées et les dispositifs de tir de nuit, entre autres.

Durant un an, les mesures d’embargo ne s’appliqueront pas non plus « aux livraisons d’armes ou de matériel militaire ou à l’offre d’une assistance aux partenaires stratégiques de l’AMISOM menant des opérations dans le cadre du concept stratégique de l’Union africaine du 5 janvier 2012, et en coopération et coordination avec l’AMISOM »; ainsi qu’aux livraisons d’armes ou à l’offre d’assistance au personnel des Nations Unies, y compris le personnel du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et celui de la mission qui lui succédera.

Le Gouvernement fédéral somalien devra notifier au moins cinq jours à l’avance le Comité créé en application des résolutions 751 (1992) et 1907 (2009) du Conseil de sécurité de toute livraison d’armes ou de matériel militaire et de toute assistance aux Forces de sécurité du Gouvernement fédéral somalien, en donnant toutes les précisions utiles, ainsi que le lieu de livraison en Somalie.

Rappelant l’importance d’appuyer les efforts menés par le Gouvernement de la Somalie, par l’ONU et par la Mission de l’Union africaine en Somalie, le Représentant permanent du Guatemala auprès des Nations Unies, M. Gert Rosenthal, a cependant considéré que les progrès réalisés jusqu’ici en Somalie « ne justifiaient pas, à ce stade, la levée de l’embargo sur les armes évoquée au paragraphe 33 de la résolution adoptée ce jour ».  « Le Conseil de sécurité aurait dû adopter une démarche progressive afin de prévenir les répercussions d’une suspension abrupte de l’embargo », a-t-il ajouté. 
Il a émis l’espoir qu’à la suite de cette adoption, la communauté internationale redouble d’efforts pour accélérer la réforme du secteur de la sécurité en Somalie afin de garantir un système opérationnel permettant la maîtrise appropriée des armements.

Pour sa part, Mme Maria Cristina Perceval, de l’Argentine, a tenu à préciser que son pays avait apporté son appui à l’adoption de la résolution, qui, a-t-elle dit, « équivaut à un vote de confiance en faveur du Gouvernement somalien et des progrès qu’il a obtenus en suivant notamment la feuille de route ».  Ces progrès, a-t-elle précisé, ont été rendus possibles sous l’effet de l’embargo sur les armes.  La représentante a ainsi espéré que l’acquisition d’armes par la Somalie ne se fera pas au détriment des ressources nécessaires aux acquis évoqués plus haut.  Elle a également souhaité que les mesures de contrôle sur les armes décidées soient efficaces et suffisantes.  « Nous espérons pouvoir considérer dans un an avoir fait ce qu’il fallait », a-t-elle conclu.

Source : ONU

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