19 juin 2013

ACTU : Bamako et les rebelles touaregs parviennent à un accord provisoire au Mali

David ROY

Après onze jours d’intenses tractations, de pressions et de tergiversations, Bamako a enfin signé, le 18 juin à Ouagadougou, un accord «intérimaire» avec les rebelles touaregs occupant Kidal. Objectif: permettre un redéploiement minimum de l’armée et de l’administration maliennes dans la «capitale» des Touaregs afin de permettre d’y organiser le scrutin présidentiel dont le premier tour est prévu le 28 juillet.

Dans la capitale burkinabè, les autorités malienne étaient représentées par le ministre de l'Administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, tandis que le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l'unité de l’Azawad (HCUA) l’étaient respectivement par Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intalla. L’accord a été signé comme prévu en présence du Président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne.

L'accord prévoit un retour de l'armée malienne à Kidal et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement. Le désarmement des groupes touaregs ne doit intervenir qu'une fois signé un accord « global et définitif de paix » entre les nouvelles autorités installées après la présidentielle, d'une part, et les communautés et groupes armés du Nord, d'autre part.

"Accord historique" pour l'Union européenne

Les réactions internationales n’ont pas tardé, au premier rang desquelles celles de l’Union européenne. «Je me félicite de la signature aujourd'hui à Ouagadougou d'un accord préliminaire à l'élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali par les autorités maliennes et les mouvements armés non-terroristes du nord du Mali», a déclaré dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

«Cet accord revêt une portée historique: il constitue une étape cruciale dans un processus de construction de la paix par le dialogue», a-t-elle ajouté. «L'Union européenne a apporté son plein soutien à ces négociations. Elle restera aux côtés de tous les Maliens pour faciliter la mise en œuvre de l'accord dans toutes ses dimensions», a assuré Mme Ashton.

"Intérêt supérieur du pays"

Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, la France a également salué un accord qui «représente une avancée majeure dans la sortie de crise au Mali. En vue de l'élection présidentielle, le 28 juillet, il concilie le respect de l'intégrité territoriale du Mali et la reconnaissance d'une approche spécifique concernant les problèmes du Nord du pays».

«En six mois, depuis le moment où la France est intervenue alors que le Mali était au bord de l'abîme terroriste jusqu'à aujourd'hui, du bon travail a été fait», a-t-il ajouté, saluant «le chemin parcouru. (...) J'appelle les parties maliennes, maintenant réunies autour d'un projet commun, à mettre intégralement en œuvre cet accord dans l'intérêt supérieur du pays», a poursuivi Laurent Fabius assurant que « la France, comme la communauté internationale, garante de l'accord, se tiendra aux côtés des Maliens ».

Sources : AFP / Jeune Afrique 

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