26 juillet 2013

ACTU : Le Conseil de Sécurité renouvelle son appui à la restauration de la paix et de la sécurité dans la région des Grands Lacs

Catherine MAIA

Le Conseil de sécurité a renouvelé, le 25 juillet, son appui à l’instauration d’une paix et d’une sécurité durables en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs, en adoptant une déclaration présidentielle dans le cadre d’un débat de haut niveau sur la situation dans la région des Grands Lacs.

Dans leurs interventions, MM. Ban et Yong Kim ont parlé de la visite conjointe, la première du genre, qu’ils ont effectuée dans la région à la fin du mois de mai, en vue de manifester l’appui de l’ONU et de la Banque mondiale à la mise en œuvre de « l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région », conclu à Addis-Abeba, le 24 février 2013.  Signé par 11 pays*, cet Accord-cadre prévoit un certain nombre d’engagements à mettre en œuvre par la RDC, par les pays de la région, et par la communauté internationale en vue d’enrayer le cycle dévastateur de la violence dans les Grands Lacs, en particulier à l’est de la RDC.  Quatre organisations intergouvernementales sont les garantes de l’Accord-cadre, à savoir l’ONU, l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

Organisée au niveau ministériel, la réunion était présidée par le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité pour ce mois de juillet 2013.

Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon; son Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs, Mme Mary Robinson; le Président du Groupe de la Banque mondiale, M. Jim Yong Kim; ainsi que plusieurs ministres des pays concernés, ont pris part à cette séance de travail.

Par la déclaration présidentielle, adoptée le 25 juillet, le Conseil de sécurité se félicite des mesures prises jusqu’à présent par les signataires de l’Accord-cadre, notamment l’organisation de la première réunion des « 11+4 » du Mécanisme de suivi régional de l’accord, qui s’est tenue à Addis-Abeba, le 26 mai; ainsi que la tenue des deux premières réunions du Comité d’appui technique à Nairobi, les 24 juin et 22 juillet derniers.

Cinq mois après la signature de cet Accord, la reprise récente des hostilités entre les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) mine les efforts en cours, s’est cependant inquiété M. Ban Ki-moon.

Aux termes de la déclaration présidentielle du 25 juillet, le Conseil de sécurité condamne les nouvelles attaques qui ont été lancées par le M23 à proximité de Goma, du 20 au 22 mai, puis le 14 juillet dernier.  Le Conseil de sécurité se dit aussi préoccupé par l’activité croissante des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans l’est de la RDC, et notamment par les informations faisant état d’incursions des FDLR en territoire rwandais, et il exige que tous les membres des FDLR soient démobilisés et déposent les armes.

Il demande à la République démocratique du Congo et aux pays de la région d’appliquer intégralement, rapidement et en toute bonne foi les engagements qu’ils ont pris au titre de l’Accord-cadre.  Il réaffirme son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de tous les pays de la région et souligne qu’il est nécessaire de respecter pleinement les principes de non-ingérence, de bon voisinage et de coopération.  Il appelle les pays de la région à ne tolérer aucun groupe armé et à s’abstenir de fournir à ces groupes une aide ou un appui quelconque.

« Toutes les étapes qui sont mises en œuvre en faveur de l’Accord-cadre sont des affirmations concrètes de la détermination à explorer de nouvelles voies pour parvenir à une paix durable et au développement dans la région », a souligné l’Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs, Mme Mary Robinson, en fonctions depuis quatre mois.

Le taux de pauvreté de la RDC est d’environ 70%, tandis que les causes économiques clefs du conflit ont des répercussions au-delà des frontières de ce pays, a rappelé le Président du Groupe de la Banque mondiale, M. Jim Yong Kim.  Sur une contribution de 1 milliard de dollars que la Banque mondiale s’est engagée à allouer aux grandes priorités de développement de la région, 500 millions de dollars seront attribués à des projets dans le secteur de l’hydroélectricité, et 350 millions à des initiatives permettant de développer les liens transfrontaliers, a-t-il expliqué.

Le Secrétaire d’État des États-Unis, M. John Kerry, a salué la stratégie innovante lancée par l’ONU et la Banque mondiale en vue de lier la paix et le développement dans la région.

Le Ministre des affaires étrangères de la RDC a souligné que son pays était déterminé à assumer sa part de responsabilité dans l’établissement d’une paix durable.  La RDC a accéléré la réforme de son secteur de la sécurité et renforcé les capacités de sa Police nationale, de son administration publique et de ses tribunaux, a indiqué M. Raymond Tshibanda N’Tungamulongo.  Il a cependant exprimé l’indignation de son gouvernement concernant des allégations qui cherchent, a-t-il dit, à discréditer la Brigade d’intervention de la MONUSCO, autorisée par la résolution 2098 (2013) du Conseil de sécurité à mener des opérations offensives pour neutraliser les groupes armés à l’est de la RDC.

De son côté, la Ministre des affaires étrangères du Rwanda, Mme Louise Mushikiwabo, a salué l’adoption de la déclaration présidentielle, tout en indiquant que son pays aurait souhaité qu’elle mentionne les efforts de paix régionaux, en particulier les pourparlers menés à Kampala entre le M23 et le Gouvernement congolais sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs. 

D’autres pays signataires de l’Accord-cadre, dont l’Afrique du Sud, la République-Unie de Tanzanie, la République du Congo, le Burundi, ont participé à ce débat de haut niveau.

*Afrique du Sud, Angola, Burundi, Congo, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Soudan du Sud et Zambie.


Source : ONU

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