Kadidiatou HAMA
Les piliers de l'ex-régime de Mouammar Kaddafi se sont retrouvés, le
19 septembre, dans le box des accusés d'un tribunal de Tripoli. Seif el-Islam, fils de
l'ancien Guide libyen, l'ex-chef de renseignements Abdallah Senoussi ou encore
l'ancien Premier ministre al-Baghdadi al-Mahmoudi sont parmi les quelque
30 personnes impliquées dans l'affaire liée à la répression de la révolte de 2011, qui devrait déboucher sur le
procès le plus important dans l'histoire du pays.
Au moins 11 chef d'accusations ont été retenus contre ces
responsables, dont assassinats, pillage et sabotage, actes portant
atteinte à l'union nationale, trafic de drogue, complicité dans
l'incitation au viol, d'enlèvement et dilapidation des deniers publics.
La chambre d'accusation a le pouvoir de rejeter les accusations, de les
accepter ou de demander des compléments d'enquête. Ce processus pourrait
prendre de un à plusieurs mois.
Une incertitude a demeuré sur le transfert à Tripoli de Seif el-Islam, détenu à Zenten (ouest du pays) par des ex-rebelles
depuis son arrestation dans le sud de la Libye en novembre 2011. Le
procureur général libyen a annoncé le 18 septembre avoir ordonné son
transfert. "Nous avons adressé un ordre de transfert aux établissements
pénitenciers concernés pour nous transférer les personnes impliquées
dans l'affaire N°630, y compris Seif el-Islam", a déclaré Abdelkader
Radouane lors d'un point presse. "Jusqu'à maintenant il n'y a pas
d'obstacles à son transfert", a-t-il ajouté.
Doutes sur la présence de Seif el-Islam
Seif al-Islam, successeur officieux de son père, également accusé
d'avoir porté atteinte à la sécurité nationale, a finalement comparu le 19 septembre
devant un tribunal de Zenten. "Seif el-Islam Kaddafi a comparu
devant le tribunal pénal de Zenten qui a décidé d'ajourner l'audience au
12 décembre pour permettre la présence d'autres accusés", a indiqué un
avocat sur place.
Selon une source proche du dossier, des négociations ont eu lieu
le 18 septembre concernant l'éventuel transfert de Seif el-Islam pour quelques
heures à Tripoli. "Ceci dépendra notamment des conditions de sécurité", a
indiqué cette source sous couvert de l'anonymat.
En tout, 40 000 documents et 4 000 pages d'interrogatoires devraient
être soumis le 19 septembre à la chambre d'accusation du tribunal. La chambre doit
se réunir en présence des accusés, de leurs avocats, et des familles
des victimes qui se sont constitués partie civile, a précisé le bureau
du procureur général. L'audience sera fermée au public et à la presse,
conformément à la loi libyenne.
Recherchés par la CPI
Cette procédure judiciaire est vue par certains observateurs
étrangers comme un acte de défiance de Tripoli à l'égard de la Cour
pénale internationale (CPI). Seif el-Islam et Abdallahh Senoussi font en effet l'objet de mandats d'arrêt internationaux de la CPI, qui les soupçonne de crimes contre l'humanité lors de la répression de la révolte populaire de 2011.
Fin mai 2013, la CPI avait débouté les autorités libyennes de leur demande
de juger devant les tribunaux libyens Seif el-Islam, en raison des
doutes sur leur capacité à lui garantir un procès juste et équitable. La
Libye a fait appel de cette décision.
Dans un communiqué du 18 septembre, l'organisation de défense des droits humains,
Amnesty international, a appelé les autorités libyennes à
remettre Abdallah Senoussi et Seif el-Islam à la CPI.
Amnesty international
"craint que Saif el-Islam Kaddafi soit maintenu en détention secrète par
une brigade armée à Zenten, sans accès à un avocat", explique
l'ONG qui affirme avoir rendu visite à Seif el-Islam le 9
septembre 2013, sans pouvoir s'entretenir avec lui en privé ni visiter son
lieu de détention.
Sources : AFP/Jeune Afrique
MULTIPOL - Réseau d'analyse et d'information sur l'actualité internationale (http://reseau-multipol.blogspot.com)
Inscription à :
Publier les commentaires
(
Atom
)
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire