8 décembre 2013

ACTU : Le Conseil de sécurité autorise le déploiement de la MISCA en République Centrafricaine, avec l’appui des forces françaises

Catherine MAIA

Le Conseil de sécurité a autorisé, le 5 décembre, le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois.

Le Conseil, vivement préoccupé par l’état de la sécurité en République centrafricaine « qui continue de se détériorer » et se caractérise par la faillite totale de l’ordre public, l’absence de l’état de droit et des tensions interconfessionnelles, a confié un mandat en plusieurs volets à la Mission. Appuyée par des forces françaises autorisées « à prendre temporairement toutes mesures nécessaires », la MISCA est chargée, notamment, de contribuer à protéger les civils et rétablir la sécurité et l’ordre public, à stabiliser le pays et à créer les conditions propices à la fourniture d’une aide humanitaire aux populations qui en ont besoin.

Par la Résolution 2127 (2013), adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité prie le Secrétaire général de lui faire au plus tard dans trois mois des recommandations sur la transformation éventuelle de la MISCA en une opération de maintien de la paix des Nations Unies. 

Par ailleurs, le Conseil prie le Secrétaire général de créer un fonds d’affectation spéciale auquel les États Membres et les organisations internationales, régionales et sous-régionales pourront verser des contributions financières à la MISCA.

Il prie également le Secrétaire général de créer rapidement une commission d’enquête internationale, pour une période initiale d’un an, chargée d’enquêter sur les violations du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’Homme qui auraient été perpétrées en République centrafricaine « par quelque partie que ce soit » depuis le 1er janvier 2013.

Par la présente Résolution, le Conseil décide également d’instaurer, pour une période initiale d’un an, un embargo sur les armes pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert à la République centrafricaine d’armements et de matériels connexes de tous types. Il décide de plus de créer un comité des sanctions chargé, en particulier, de veiller au respect, par tous les États Membres, dudit embargo.

S’exprimant à l’issue du vote, le représentant de la France a rappelé que le Président de la République française, M. François Hollande, lors de son intervention devant l’Assemblée générale en septembre dernier, avait été le premier à lancer un cri d’alerte sur la situation en République centrafricaine et appelé à une action résolue du Conseil de sécurité. Les incidents de nature interconfessionnelle qui se sont produits encore ce matin à Bangui, avec la mort de plusieurs dizaines de civils, ne font que souligner qu’il est grand temps d’agir, a-t-il soutenu. L’adoption de la Résolution 2127, a-t-il assuré, permet « enfin » de prendre les mesures attendues pour soutenir l’Union africaine, les forces françaises se voyant notamment dotées d’un mandat sous Chapitre VII de la Charte des Nations Unies pour soutenir la MISCA.  

« Cette résolution prépare l’avenir », a souligné le représentant, qui a rappelé l’interdiction, pour les actuelles autorités de transition, de participer aux élections qui doivent se tenir d’ici févier 2015 au plus tard. 

Le représentant de la République centrafricaine a estimé qu’avec la Résolution 2127 (2013), son pays sortait de l’oubli. « Le peuple se sent maintenant membre à part entière de la communauté des nations », a-t-il dit avant de lancer un appel aux partenaires du développement pour aider la République centrafricaine, une fois le calme revenu, « à sortir du cercle vicieux de la pauvreté et de la misère qui alimentent les rébellions et les coups d’État ». 

De son côté, l’Observateur permanent de l’Union africaine auprès des Nations Unies a indiqué que la Résolution 2127 (2013), en appelant à un appui adéquat à la MISCA, confortait et renforçait les efforts conjoints de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).  « Nous nous sentons investis de la confiance du Conseil et d’une légitimité internationale encore plus grande pour poursuivre et intensifier l’action engagée », a-t-il assuré. 

Pour sa part, le représentant du Togo a souhaité que la présente Résolution, « qui répond aux attentes de l’Union africaine et de la CEEAC », contribuera à mettre immédiatement fin aux « souffrances indicibles » de la population centrafricaine. Son homologue du Maroc a formé le souhait que la Résolution 2127 (2013) permettra « d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire mouvementée de la République centrafricaine », un pays, a-t-il rappelé, où chrétiens et musulmans ont toujours vécu en bonne harmonie. Concernant le déploiement éventuel d’une opération de maintien de la paix, il a estimé qu’il faudrait examiner cette option de manière « sérieuse ».

Source : ONU

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