Kadidiatou HAMA
La chambre de première instance de la Cour pénale internationale (CPI) a décidé, le 23 janvier
2014, de reporter la date du début du procès pour crimes contre l’humanité du Président
kényan Uhuru Kenyatta, prévu le 5 février. Une audience technique aura lieu à
cette date pour discuter du délai de trois mois demandé par l'accusation, après
le retrait de deux témoins.
Le 19 décembre 2013, la procureure Fatou Bensouda avait demandé le report du procès, affirmant ne plus avoir suffisamment de preuves après le retrait de ces deux témoins. L'un d'eux avait admis avoir livré un faux témoignage contre le Président kényan concernant un évènement crucial. Son témoignage concernait une réunion qui aurait eu lieu entre Uhuru Kenyatta et des membres du principal groupe criminel du Kenya, les Mungikis. Or, ces liens présumés sont au cœur des arguments du procureur dans ce procès.
Le Chef de l'État kényan est poursuivi pour son rôle
présumé lors des violences ayant suivi la réélection contestée du Président
Mwai Kibaki qui avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 600 000
déplacés. William Ruto, le vice-Président kényan, est poursuivi pour des
faits similaires mais se trouvait dans le camp opposé à celui d'Uhuru Kenyatta
à l'époque des faits. Les deux hommes sont maintenant alliés politiques et ont
été élus en 2013 sur un ticket commun.
Il ne s'agit pas du premier contretemps dans la
procédure contre le Président kényan, son procès ayant déjà été reporté à de nombreuses reprises. Les questions d'intimidation
de témoins et de faux témoignages sont elles aussi récurrentes. Le procès
contre son vice-Président William Ruto a, lui aussi, connu des retards, mais a
finalement débuté le 10 septembre 2013. Le bureau de Fatou Bensouda a accusé le
Kenya de ne pas coopérer avec la CPI, et de ne pas avoir fourni des preuves
qu'il considère comme cruciales dans le cas du Président.
Les deux dirigeants kényans ont promis de coopérer
avec la CPI, mais se sont aussi plaints d'un procès qui les oblige à se
déplacer aux Pays-Bas, handicapant leur gestion du pays, notamment dans la
lutte contre les combattants islamistes en Somalie. Depuis l'ouverture du
procès de William Ruto, le 10 septembre 2013, la CPI a ajourné le procès et
permis à celui-ci de s'en absenter pour qu'il puisse rentrer au Kenya gérer
certaines affaires au caractère exceptionnel.
Sources : CPI/AFP/Jeune Afrique
Sources : CPI/AFP/Jeune Afrique
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