Catherine
MAIA
Le
Mexicain Edgar Tamayo Arias a été exécuté le 22 janvier au Texas, en dépit de
nombreuses protestations diplomatiques et politiques. Après le rejet de ses ultimes recours par la Cour suprême
des Etats-Unis, le décès par injection létale de cet homme de 46 ans a été
prononcé à 21h32 locales dans la chambre de la mort de la prison de Huntsville.
Condamné pour le meurtre d'un policier en 1994 à Houston,
Edgar Tamayo avait été privé de ses droits consulaires, en violation de la
Convention de Vienne. Cette Convention de 1963, ratifiée par 175 pays dont les
Etats-Unis, stipule que tout ressortissant étranger doit pouvoir informer et recevoir assistance des
représentants de son consulat, après avoir été au préalable avisé de ces droits.
Il s'agit du troisième Mexicain exécuté au Texas, en violation du droit international, tandis que la mort d'un quatrième a été programmée pour avril 2014. Jusqu'au bout, le Gouvernement fédéral américain, qui s'opposait catégoriquement à cette exécution, avait mis la pression sur l'Etat du Texas, tandis que le Gouvernement mexicain, qui a aboli la peine capitale, avait vivement protesté à cette perspective.
« Cette affaire n'est pas seulement le cas d'un Mexicain dans le couloir de la mort. L'exécution de M. Tamayo viole les engagements des Etats-Unis, menace leurs intérêts en matière de politique étrangère et met en péril la sécurité des Américains à l'étranger », ont encore réagi les avocates.
« Peu importe votre origine, si vous commettez un crime haineux comme celui-ci au Texas, vous êtes soumis aux lois de notre Etat, y compris un procès équitable devant un jury jusqu'à la punition ultime », a déclaré la porte-parole du gouverneur Rick Perry.
Fin 2013, le secrétaire d'Etat, John Kerry, avait déjà demandé un sursis pour M. Tamayo auprès du gouverneur du Texas, insistant sur « l'obligation des Etats-Unis au regard du droit international », et sur les répercussions inévitables pour tous les Américains emprisonnés à l'étranger.
Plusieurs ONG, dont Amnesty International, ont dénoncé une « violation honteuse du droit international » dans ce cas, comme dans celui d'une quarantaine d'autres Mexicains qui sont toujours dans le couloir de la mort aux Etats-Unis, malgré un jugement de 2004 de la Cour internationale de justice réclamant une révision de leur dossier.
Sources : AFP/Le Monde
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