23 janvier 2014

ACTU : Un Mexicain exécuté au Texas, malgré un tollé diplomatique

Catherine MAIA

Le Mexicain Edgar Tamayo Arias a été exécuté le 22 janvier au Texas, en dépit de nombreuses protestations diplomatiques et politiques. Après le rejet de ses ultimes recours par la Cour suprême des Etats-Unis, le décès par injection létale de cet homme de 46 ans a été prononcé à 21h32 locales dans la chambre de la mort de la prison de Huntsville.

Condamné pour le meurtre d'un policier en 1994 à Houston, Edgar Tamayo avait été privé de ses droits consulaires, en violation de la Convention de Vienne. Cette Convention de 1963, ratifiée par 175 pays dont les Etats-Unis, stipule que tout ressortissant étranger doit pouvoir informer et recevoir assistance des représentants de son consulat, après avoir été au préalable avisé de ces droits.

M. Tamayo parlait à peine l'anglais lors de son arrestation et souffrait d'un retard mental, selon ses avocates. « S'il avait reçu l'assistance du consulat mexicain au moment de son procès, M. Tamayo n'aurait jamais été condamné à mort », avaient-elles plaidé jusqu'au dernier moment.

Il s'agit du troisième Mexicain exécuté au Texas, en violation du droit 
international, tandis que la mort d'un quatrième a été programmée pour avril 2014. Jusqu'au bout, le Gouvernement fédéral américain, qui s'opposait catégoriquement à cette exécution, avait mis la pression sur l'Etat du Texas, tandis que le Gouvernement mexicain, qui a aboli la peine capitale, avait vivement protesté à cette perspective.

« Cette affaire n'est pas seulement le cas d'un Mexicain dans le couloir de la mort. L'exécution de M. Tamayo viole les engagements des Etats-Unis, menace leurs intérêts en matière de politique étrangère et met en péril la sécurité des Américains à l'étranger », ont encore réagi les avocates.

« Peu importe votre origine, si vous commettez un crime haineux comme celui-ci au Texas, vous êtes soumis aux lois de notre Etat, y compris un procès équitable devant un jury jusqu'à la punition ultime », a déclaré la porte-parole du gouverneur Rick Perry.

Fin 2013, le secrétaire d'Etat, John Kerry, avait déjà demandé un sursis pour M. Tamayo auprès du gouverneur du Texas, insistant sur « l'obligation des Etats-Unis au regard du droit international », et sur les répercussions inévitables pour tous les Américains emprisonnés à l'étranger.

Plusieurs ONG, dont Amnesty International, ont dénoncé une « violation honteuse du droit international » dans ce cas, comme dans celui d'une quarantaine d'autres Mexicains qui sont toujours dans le couloir de la mort aux Etats-Unis, malgré un jugement de 2004 de la Cour internationale de 
justice réclamant une révision de leur dossier.

Sources : AFP/Le Monde



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