Avec cet ouvrage sur l’offensive aérienne contre l’Allemagne, Pierre-Etienne Bourneuf traite d’un des chapitres les plus controversés de la Deuxième Guerre mondiale. En effet, si les dirigeants anglo-américains ont toujours affirmé ne viser que des objectifs « légitimes », les raids ont détruit 70 villes allemandes et provoqué la mort de centaines de milliers de civils.
Ce livre est l’occasion de comprendre l’origine de la planification de cette offensive aérienne destructrice, qui remonte bien avant le déclenchement du conflit. Le lecteur découvre qu’au-delà des contingences de la guerre, les bombardements aériens répondent à des logiques stratégiques parfaitement théorisées. L’occasion aussi de s’interroger sur l’ambiguïté du recours à l’aviation militaire et de son impact sur les populations civiles, alors que le développement de nouvelles technologies dans le domaine aérien relance le débat.
TABLE DES MATIERES
Introduction – L’offensive aérienne alliée contre l’Allemagne
1. L’offensive aérienne alliée contre l’Allemagne : les différentes approches
1.1 Guerre totale et bombardements stratégiques2. Comprendre les bombardements stratégiques contre l’Allemagne
1.2 Une forme de « radicalisation » de la Deuxième Guerre mondiale ?
1.3 Un mal nécessaire ?
1.4 Un choix imposé par les limites technologiques ?
Première partie – La genèse des bombardements stratégiques
1. L’apparition de l’aéronautique : entre fascination et inquiétude
1.1 L’émergence d’une nouvelle arme ?2. L’arme aérienne et le droit avant la Première Guerre mondiale
1.2 1908, une année charnière
1.3 Les visionnaires des bombardements stratégiques
1.4 L’aéronautique et les militaires
1.5 Les premiers emplois de l’arme aérienne
2.1 La conférence de La Haye de 18993. La Première Guerre mondiale et les premières offensives aériennes stratégiques
2.2 La conférence de La Haye de 1907
3.1 L’arme aérienne et le déclenchement des hostilités4. L’offensive aérienne britannique contre l’Allemagne
3.2 Les premiers bombardements stratégiques : les raids des dirigeables allemands
3.3 Le premier « Blitz » sur Londres ?
3.4 La réaction britannique : la crainte pour le front intérieur
3.5 Le Rapport Smuts et la création de la Royal Air Force
4.1 Les premières expériences de bombardement à longue distance5. La participation américaine
4.2 L’Independent Air Force
4.3 Le moral comme objectif des bombardements : le début d’une obsession ?
4.4 Les critiques de Londres
6. L’évaluation des effets des bombardements contre l’Allemagne
Deuxième partie – L’entre-deux-guerres
1. Les bombardements stratégiques en Grande-Bretagne
1.1 Le débat sur la guerre aérienne2. Les bombardements stratégiques aux Etats-Unis
1.2 La RAF pendant l’entre-deux-guerres
1.3 La « menace continentale » et l’émergence de la doctrine de la RAF
1.4 La défense et le maintien de l’ordre dans l’Empire britannique
1.5 Le réarmement britannique
1.6 La planification des bombardements contre l’Allemagne
2.1 William Mitchell et la quête pour l’indépendance des forces aériennes3. Restreindre la guerre aérienne : tentatives et occasions manquées
2.2 L’émergence de la doctrine aérienne américaine
2.3 L’aviation américaine pendant les années 1930
2.4 La planification de l’offensive contre l’Allemagne : l’Air War Plans Division-1
3.1 Le traité de Versailles et l’arme aérienne
3.2 De l’interdiction à la réglementation : la commission de juristes de La Haye de 1923
3.3 La Conférence mondiale pour le désarmement de Genève
3.4 Les tentatives gouvernementales après la conférence de Genève
3.5 Les tentatives non gouvernementales
3.6 La guerre aérienne à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale
Troisième partie – Les bombardements stratégiques contre l’Allemagne
pendant la Deuxième Guerre mondiale
1. La première phase de la guerre : l’érosion de la politique de bombardement britannique
1.1 Les restrictions initiales2. Le tournant de 1942 : l’escalade de l’offensive aérienne contre l’Allemagne
1.2 Le Bomber Command au déclenchement des hostilités
1.3 Le passage aux bombardements nocturnes
1.4 Le début de l’offensive aérienne stratégique contre l’Allemagne
1.5 La Grande Bretagne se retrouve seule
1.6 Le Blitz sur la Grande-Bretagne
1.7 L’évolution de la politique de bombardement britannique
1.8 1941 : la campagne contre le carburant
1.9 Le morale bombing
1.10 Le Bomber Command en difficulté
2.1 La directive du 14 février 19423. 1942 : l’offensive aérienne contre l’Allemagne
2.2 L’empreinte d’Arthur Harris
2.3 Les développements techniques et tactiques
2.4 Les pressions sur le Bomber Command
3.1 Les premiers succès du Bomber Command4. Le début de l’offensive anglo-américaine sur l’Allemagne
3.2 Lord Cherwell et la politique du dehousing
3.3 Les bombardements stratégiques et la « Grande Alliance »
3.4 Les bombardements stratégiques et la victoire finale
4.1 Les divergences entre Américains et Britanniques5. L’apogée de l’offensive aérienne alliée
4.2 L’évolution de l’offensive aérienne alliée sur l’Allemagne
4.3 La Big Week
4.4 Le débarquement en Normandie
4.5 Les critiques envers l’offensive aérienne
5.1 L’offensive aérienne après Overlord6. 1945 : le coup de grâce ?
5.2 Les bombardements britanniques
5.3 L’érosion de la politique de bombardement américaine
6.1 Briser le moral allemandConclusion
6.2 L’opération Thunderclap
6.3 Les opérations contre le système de transport : Hurricane I et Clarion
6.4 L’assistance à l’avancée russe et le bombardement de Dresde
6.5 L’après-Dresde et la fin de la guerre
Annexes
Cahier de photographiesBibliographie sélective
Tableaux et graphiques
Carte 1 et tableau – Pourcentage de zones résidentielles (built-up areas) détruites dans les villes allemandes les plus touchées par les bombardements
Carte 2 – Rayon d'action des bombardiers
Abréviations
Index
Pierre-Etienne BOURNEUF, Bombarder l’Allemagne : l’offensive alliée sur les villes pendant la Deuxième Guerre mondiale, Paris, Presses Universitaires de France / Genève, Graduate Institute Publications, 2014 (341 pp.)
Pierre-Etienne Bourneuf a obtenu son doctorat en 2013 à l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Il est chercheur associé à la Fondation Pierre du Bois pour l’histoire du temps présent.
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