29 mai 2014

ACTU : Les enlèvements contre rançons et le phénomène des combattants étrangers, nouveaux défis des Comités contre le terrorisme du Conseil de sécurité

Catherine MAIA

Le Conseil de sécurité a assigné le 28 mai à ses Comités contre le terrorisme deux nouveaux défis: les enlèvements contre rançons et le phénomène des combattants étrangers. Le Conseil tenait sa réunion semestrielle avec les Présidents des Comités créés en vertu de la Résolution 1373 (2001) contre le terrorisme, la Résolution 1540 (2004) contre l’accès des acteurs non étatiques aux armes de destruction massive, et les Résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011) contre Al-Qaida et les individus et entités associés.

D’emblée, les membres du Conseil de sécurité se sont félicités que le Comité contre Al-Qaida ait pris la décision, le 22 mai dernier, de placer les extrémistes islamistes de Boko Haram dans la liste des individus et entités soumis aux sanctions financières et à l’embargo sur les armes, ce qui a été confirmé le 28 mai par le Président du Comité, M. Gary Francis Quinlan de l’Australie.

Cette décision a été prise quelques jours après le Sommet de Paris sur la sécurité au Nigéria, qui s’est tenu le 17 mai dernier et qui a, selon le représentant du Royaume-Uni, donné lieu à un accord entre les Nations Unies, l’Union européenne et les États-Unis. Le Sommet, qui a eu lieu, après l’enlèvement le 15 avril dernier de 300 écolières par Boko Haram, dans l’État nigérian de Borno, a donc traité d’une question qui est devenue un défi pour le Comité contre le terrorisme.

Sa Présidente, Mme Raimonda Murmokaitė de la Lituanie, a annoncé la préparation, dans les prochains mois, d’une réunion spéciale sur la question des enlèvements contre rançons. Le représentant du Tchad a insisté sur la dangerosité du paiement des rançons, « une source de revenus qui contribue à perpétuer les actes criminels et terroristes ». Il s’est dit préoccupé par le regroupement dans le sud de la Libye de militants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) après leur défaite au Mali. La Présidente du Comité contre le terrorisme a d’ailleurs indiqué que sa Direction exécutive a tenu, ce mois-ci, la toute première réunion annuelle des réseaux professionnels de la police des frontières, des services de douane et des agences de renseignements sur le renforcement de la coopération dans le domaine du contrôle des frontières dans les régions du Maghreb et du Sahel. 

Le contrôle des frontières est directement lié au phénomène des combattants étrangers, un autre défi dans la lutte contre le terrorisme que le représentant de la France a décrit comme « des jeunes gens qui s’auto-radicalisent et partent combattre aux côtés de terroristes et qui représentent non seulement une menace pour les pays où ils se rendent mais également pour leur pays d’origine où il est probable qu’ils reviennent s’installer ». 

Les autorités françaises n’ont pas dit, a affirmé le 28 mai le représentant de la Syrie, que la propre sœur du terroriste Mohammed Merah avait quitté la France pour rejoindre les « combattants étrangers » en Syrie. Le représentant syrien qui a dit préférer le terme simple de « terroristes » a estimé à 80 le nombre des États d’origine des combattants qui rejoignent les groupes armés dans son pays, « soit un nombre supérieur à celui des étrangers envoyés en Afghanistan et en Iraq », a-t-il insisté.

Le Comité contre Al-Qaida doit prendre des mesures contre ce phénomène et notamment contre les filières qui contribuent à leur acheminement, a voulu le représentant de la France. Nul doute que ces questions seront approfondies au mois de juin, pendant l’examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. Les délégations ont souhaité que le renforcement de la coordination entre les trois Comités soit au cœur de cet examen. 



Source : ONU

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