Anne-Emmanuelle FEUTRIE
Après que la suspension indéfinie des négociations du Cycle de Doha ait été décidée suite une réunion du G6 le 24 juillet dernier, serait-ce à un autre « G » de relancer le mouvement ? En effet, ce week-end, les 9 et 10 septembre, les pays du G20 ainsi que quatre ministres représentant divers groupe de PED se sont réunis à Rio de Janeiro (Brésil) afin de trouver d’éventuelles bases pour une reprise des négociations commerciales multilatérales.
A cette fin, ce 10 septembre, les membres du G20 devaient également rencontrer séparément la Représentante américaine au Commerce, Susan Schwab, le Commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, et le Ministre japonais de l'Agriculture, Shoichi Nakagawa.
Les membres du Groupe des Vingts se sont accordés sur le fait qu’ «il fallait engager immédiatement un travail pour affiner et rapprocher les positions sur les questions sur lesquelles il y a des nuances, des divergences » a déclaré Celso Amorim, le chef de la diplomatie brésilienne. M. Amorim a précisé qu’une réunion similaire à celle de ce week-end est prévue vers la mi-octobre ou début novembre afin de « discuter des questions qui concernent les pays les plus pauvres ou les plus vulnérables avec des formules qui ne portent pas préjudice aux intérêts des pays exportateurs mais qui en même temps prennent en compte la situation des plus vulnérables ». Une grande coalition des PED semblent ainsi se dessiner, de la même façon que lors de la Conférence ministérielle de Hong Kong qui avait vu émerger de façon informelle un « G110 », rassemblant le G20 et le G90 et ce malgré leur hétérogénéité et leurs intérêts parfois divergents.
Les PMA ont exprimé le souhait que les négociations reprennent immédiatement. En effet, le temps presse si une signature d’un Accord est envisagée pour 2007. Que ce soit les élections à mi-parcours prévues en novembre prochain aux Etats-Unis, les élections présidentielles françaises ou l’expiration du Trade Promotion Authority du Président américain en juin 2007, ce sont autant d’obstacles à la sérénité des débats sur les enjeux commerciaux. En revanche, on peut se demander s’il est réellement dans l’intérêt des PMA que les négociations officielles reprennent sur le champ et s’il ne faudrait pas plutôt qu’ils profitent de cette pause –espérons qu’elle soit courte– pour renforcer leur position et réfléchir aux potentialités offertes par la coopération Sud-Sud.
Gageons que la Réunion de Rio soit un pas dans le bon sens, celui d’une reprise des négociations prenant appui sur une réelle volonté politique de tous les Membres de l’OMC de faire aboutir le Cycle de Doha sur un Accord qui prenne en compte la dimension Développement.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire