8 octobre 2006

ACTU : Examen par le Conseil des droits de l’Homme du rapport conjoint sur la mission au Liban et en Israël

Catherine MAIA 

Le 4 octobre 2006, Philippe Alston, en sa qualité de Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, a présenté au Conseil des droits de l’Homme, un rapport conjoint sur le Liban et Israël (Doc. A/HRC/2/7, 2 octobre 2006) suite à une mission menée dans ces deux pays. Les quatre experts mandatés par le Conseil ont conclu à l’existence avérée de violations graves des droits de l’Homme et du droit humanitaire à la fois par Israël et par le Hezbollabh. D’un côté, Israël n’a pas respecté le principe cardinal de distinction entre les objectifs militaires et civils, pas davantage qu’elle n'a respecté le principe de proportionnalité, ni pris les mesures nécessaires pour minimiser les dommages et les blessures occasionnés aux populations civiles. D’un autre côté, le Hezbollah a également violé à maintes reprises les principes du droit humanitaire, notamment en ciblant la population civile du Nord d’Israël.

Alors que 85% du territoire du Sud Liban serait touché par la dissémination d’obus et de bombes à dispersion lancés dans les tous derniers jours de la "guerre de juillet", au moment où l'armée israélienne ne parvenait plus à empêcher les tirs de roquettes sur son territoire, le rapport exhorte en particulier Israël à donner "tous les détails sur l'emploi qui a été fait d'engins à sous-munitions afin de faciliter la destruction des munitions non explosées et de réduire au minimum les pertes civiles". Bien qu’il ne s’agisse pas en tant que telles d'armes prohibées par les conventions humanitaires, ces bombes, qui ont la particularité de contenir plusieurs centaines de sous-munitions s’apparentant à des grenades qui s'éparpillent autour de l'objectif, sont classées dans la catégorie des armes qui frappent sans discrimination ("non discriminate weapons") qui ne doivent pas être utilisées dans des zones civiles en raison de leurs conséquences désastreuses.

Commentaires

Le lundi 30 octobre 2006, 08:36 par C.M.
Le numéro du 28 octobre 2006 du quotidien britannique The Independent révèle que l’analyse effectuée par des scientifiques du laboratoire d'Harwell (sud de l'Angleterre) d'échantillons de terre prélevés dans des cratères de bombes israéliennes au Liban sud a montré des taux élevés de radioactivité, ce qui suggère que des armes à base d'uranium ont été utilisées.
Pour l’heure, le Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE) réserve ses conclusions. Il présentera une étude sur les dégâts écologiques causés par le conflit de cet été entre Israël et le Hezbollah libanais dans un rapport qui sera rendu public à la mi-décembre.
C. M.
Le mardi 7 novembre 2006, 22:48 par C.M.
Suite à l’étude menée du 30 septembre au 21 octobre, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a publié, mardi 7 novembre, une évaluation des effets de la guerre entre le Hezbollah et Israël au Liban, parvenant à la conclusion que l'armée israélienne a utilisé des munitions au phosphore blanc, souvent utilisées comme agents incendaires ou agents de protection par écran de fumée, mais pas d'uranium appauvri ou autre matériau radioactif. Le PNUE confirme cependant le nombre important de bombes à sous-munition non explosées qui ont été lâchées par l'armée israélienne dans les jours précédant le cessez-le-feu. A cet égard, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a appelé aujourd'hui à maintenir le gel sur l'utilisation de ces armes, qui ont pour caractéristiques de se disperser en dizaines de « mini-bombes » et de toucher en premier lieu la population civile. L'évaluation finale du PNUE sur la situation au Liban sera publiée à la mi-décembre.
Le mercredi 29 novembre 2006, 10:10 par C.M.
D’après un rapport d'évaluation de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié le 28 novembre, les pertes subies par le secteur agricole libanais au cours des hostilités militaires de l'été 2006, entre Israël et le Hezbollah, s'élèveraient à 280 millions de dollars. Ce chiffre inclut les pertes directes résultant des bombardements des terres cultivées et des équipements agricoles, mais également les pertes indirectes infligées à l'économie, notamment en ce qui concerne l'emploi et les marchés. Rappelons qu’au Liban-Sud, l'agriculture représente près de 70% du revenu des ménages.

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