À l'occasion de la Journée mondiale des migrants, le 18 décembre 2006, le Secrétaire général de l’ONU a plaidé pour le respect des droits fondamentaux de ces personnes dont on estime le nombre à près de 200 millions chaque année. Dans un message transmis par son porte-parole à New York, Kofi Annan a notamment tenu à rappeler les retombées positives des migrations illustrées par plusieurs exemples. Ainsi, «les quelque 167 milliards de dollars envoyés l'an dernier par les migrants à leur famille, dans le monde en développement, dépassent largement le montant total de l'aide internationale». Par ailleurs, «grâce à leurs connaissances et à leur savoir-faire, les migrants contribuent au transfert de technologies, de capitaux et de savoir d'entreprise ou d'organisation. Ils créent une passerelle humaine entre les cultures, entre les économies et entre les sociétés».
Malheureusement, les migrants sont de plus en plus victimes non seulement de l'exploitation et du trafic des êtres humains mais également de discrimination et de xénophobie. La réalité pour la majorité des migrants est effectivement l'exploitation, l'exclusion, la discrimination, les abus, la violence, sans compter que la plupart se retrouvent dans l'obligation d'accepter des emplois dangereux avec peu de recours possibles en cas d'abus. D’où la nécessité, pour les nombreux États qui ne l’ont pas encore fait, de ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Adoptée par l'Assemblée générale dans sa résolution 45/158 du 18 décembre 1990 et en vigueur depuis le 1er juillet 2003, cette convention ne comptabilise encore à ce jour que 34 États parties et 28 signataires, un chiffre décevant au regard de l’ampleur du défi que pose le phénomène des migrations.
Les médias du monde entier sont remplis d'histoires de migrants qui périssent dans la mer, qui suffoquent dans les cargos ou qui sont sujets à des viols ou à des abus alors qu'ils sont en transit. Dernière histoire en date, intervenue dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 décembre, celle d’une vieille embarcation repérée par les garde-côtes italiens. À bord, alors que les embarcations qui arrivent presque quotidiennement le long des côtes siciliennes transportent rarement plus de 200 personnes, un chiffre record de 648 clandestins, hommes, femmes et enfants, entassés dans un bateau d’une trentaine de mètres, certains dans un état de déshydradation avancé, heureusement ramenés sur la terre ferme sains et saufs. Ce nouveau fait divers a coïncidé avec l’appel lancé hier par le président italien, Giorgio Napolitano, en faveur d’une lutte plus efficace contre les passeurs et contre ceux qui exploitent les clandestins dans les réseaux de prostitution ou les champs agricoles du Sud de l’Italie.
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