Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie
S’agissant des travaux du TPIY, son président Fausto Pocar a affirmé que, bien qu’ayant dû faire face à une situation difficile au dernier semestre, le Tribunal a connu l'une des périodes les plus productives de son histoire. Ainsi, en juillet dernier, les deux derniers procès à accusés multiples, Milutinovic et Popovic, se sont ouverts avec six mois d'avance. Par ailleurs, les poursuites engagées contre 100 accusés sur 161 ont été menés à leur terme, si bien que tous les accusés déférés à La Haye devraient pouvoir être jugés d'ici la fin de l'année 2009 au plus tard. Pour sa part, le Procureur du TPIY Carla del Ponte a déclaré que son Bureau avait étroitement collaboré avec les Chambres en vue de hâter la tenue des procès, tout en s'efforçant de maintenir pour chacun d'entre eux les normes juridiques les plus hautes. Suite à son initiative de juger simultanément les personnes accusées de crimes similaires, Mme Del Ponte a rappelé que deux procès impliquant de nombreux accusés s'étaient ouverts en juillet dernier à La Haye. L'un d'eux concerne le génocide de Sebrenica et réunit 7 accusés, tous d'anciens aides de camp de Ratko Mladic, même si l’on peut regretter que celui-ci ne puisse être jugé aux côtés de ses complices. Le Procureur a ensuite attiré l'attention du Conseil de sécurité sur la réaction négative des associations de victimes de Bosnie-Herzégovine qui sont amères devant la perspective de voir la stratégie d'achèvement des travaux du TPIY se conclure avant que Ratko Mladic, qui n'a jamais cessé de bénéficier de la protection de l'armée, ne puisse être arrêté et jugé à La Haye.

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda
S'agissant des travaux du TPIR, son président Erik Møse a indiqué que le nombre d'accusés dont les procès sont en cours ou achevés sont au nombre de 59. Neuf procès se déroulent actuellement, qui représentent l'un des principaux défis du TPIR tant en raison du nombre d'accusés (25 au total) que de leur complexité. Le Président a cependant émis deux regrets. D’une part, que 18 accusés soient toujours en fuite, situation qui met en exergue la nécessité de pouvoir compter sur la pleine coopération des États dans l'arrestation et le transfert de ces individus au TPIR, et notamment de Félicien Kabuga réfugié en Afrique de l'Est, même s’il est probable que si ces personnes venaient à être arrêtés le TPIR ne serait pas en mesure de pouvoir les juger d'ici à la fin 2008. D’autre part, que parmi les 5 personnes acquittées, seule une avait pu trouver un pays d’accueil, les 4 autres demeurant encore sous la protection du Tribunal d’Arusha, situation qui met là encore en exergue l’importance de la coopération des États dans leur volonté d’offrir un asile à ces individus. De son côté, le Procureur du TPIR Hassan Bubacar Jallow a estimé que l'éventualité du transfert de certaines affaires dans des pays africains est difficilement envisageable. De fait, tous les pays qui ont été approchés, sans être hostiles au principe, ont avancé pour obstacles leurs ressources limitées et la surcharge de leurs juridictions. Le Rwanda, même s'il n'est pas encore prêt, se présente ainsi comme le seul pays africain disposé à juger des affaires en provenance du TPIR.