Cette nouvelle inquiète de nombreux observateurs, dans la mesure où il semblerait que cette nomination soit accompagnée d'un élargissement conséquent des attributions du Département des Affaires politiques, aux dépens du Département des Opérations de maintien de la paix, dirigé par le français Jean-Marie Guehenno.
Cela confirme une certaine tendance observée au sein du Gouvernement américain depuis le refus de l'ONU de participer à sa guerre en Irak en 2003. Une tendance qui vise à placer des ressortissants américains à des postes-clés, là où les décisions se prennent, tout en continuant à adopter des attitudes critiques envers l'ONU par le biais de ses représentants officiels.
Ban Ki-Moon ne fait pas mentir sa réputation de fin diplomate en ayant choisi d'annoncer en premier lieu des nominations de ressortissants des pays du Sud, avant d'autres plus controoversées comme celle-ci.
Extraits de la dépêche de l'AFP, citée sur le site : www.cyberpresse.ca
"Ce poste est l'un des postes-clés de l'ONU, son titulaire étant souvent chargé de missions de médiation dans des pays en crise ou dont la situation peut justifier une action de l'ONU (Birmanie, Zimbabwe, Irak, Chypre). Le département des affaires politiques (DPA) devrait se voir adjoindre certaines activités jusqu'ici assumées par celui du maintien de la paix (DPKO) comme le désarmement des ex-combattants après un conflit, ainsi qu'une partie des responsabilités liées aux achats d'équipement et de fournitures, selon ces sources. Ces activités seraient confiées, au sein du DPA élargi, à un haut fonctionnaire japonais, selon ces sources.
Le poste de secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, que les États-Unis ont tenté d'obtenir, devrait rester aux mains du Français Jean-Marie Guéhenno, selon ces sources. (...) Les États-Unis, qui financent 22 % du budget général de l'ONU et 27 % de celui des opérations de maintien de la paix, ont à plusieurs reprises exprimé leurs doutes sur le bien-fondé de certaines de ces missions et se sont plaints de la tendance du Conseil de sécurité à en renouveler le mandat quasi-automatiquement.
Certaines missions, qu'ils estiment inopérantes, sont dans leur collimateur, comme la Minuee (Mission de l'ONU en Ethiopie et Erythrée), incapable de jouer son rôle en raison de restrictions imposées notamment par l'Erythrée, et la Minurso (Mission pour un referendum au Sahara occidental)..."