Plus de 11 000 casques bleus et policiers sont basés au Sud-Soudan. Khartoum, qui refuse le déploiement d'une autre force de maintien de la paix au Darfour (à l'Ouest du pays), où ses milices sont impliquées dans un conflit meurtrier, a promis de vérifier ces accusations et de «prendre les mesures qui s'imposent». Pour sa part, le porte-parole de l'ONU au Soudan, George Sumwill, a déclaré que c'est une affaire prise très au sérieux, certifiant que «les enquêteurs, qui appartiennent à un corps indépendant, sont déjà au travail». L'ONU enquête ainsi sur les allégations d'abus sexuels concernant treize membres de la Mission au Soudan, tandis que quatre soldats ont déjà été rapatriés. La Sous-Secrétaire aux opérations de maintien de la paix, Jane Hall Lute, a également précisé ne pas savoir avec exactitude si les allégations d'abus sexuels révélées dans la presse concernent des cas qui ont déjà conduit à l'ouverture d'une enquête de l'ONU ou si ce sont de nouveaux cas.
Cette dernière a rappelé qu'il existe désormais à l'ONU un cadre institutionnel et une politique ferme de lutte contre les abus sexuels, allant d'une formation et d'une sensibilisation des casques bleus avec l'envoi de spécialistes de ces questions au sein des Missions mêmes, jusqu’au déclenchement d'enquêtes qui peuvent mener à des procédures disciplinaires, y compris le renvoi dans le pays d'origine, et des procédures pénales en coopération avec les États. De la sorte, même si la répression des auteurs de ces crimes est compliquée par le fait que l'ONU ne dispose pas d'une armée propre - les casques bleus étant des contingents des armées nationales détachés pour une Mission -, ils restent dans une large mesure soumis aux procédures disciplinaires de leur armée nationale. Bien que Jane Hall Lute reconnaisse que l'ONU devrait améliorer sa communication pour rendre les cas d’abus publics avant qu'ils ne fassent l'objet d'articles dans la presse, la marge de manœuvre est étroite, l’Organisation devant concilier la nécessité de signaler les abus et celle de respecter les droits de la défense, alors que la grande majorité des casques bleus servent les buts de la Charte des Nations Unies dans l'honneur.