Lors d’une conférence de presse consacrée à l’écologie et accordée le 29 janvier au Nouvel Observateur (hebdomadaire français proche du Parti Socialiste), à l’International Herald Tribune et au New York Times, le Chef de l’État français, Jacques Chirac, a noté que si l'Iran possédait l'arme atomique ce ne serait «pas tellement dangereux», jugeant que «ce qui est dangereux, c'est la prolifération». «Une bombe, peut-être une deuxième un peu plus tard, (...) qui ne lui servira à rien», a ajouté le Chef de l'État. «Où l’Iran enverrait-il cette bombe ? Sur Israël ? Elle n’aura pas fait 200 mètres dans l’atmosphère que Téhéran sera rasé». Les journaux français, mais surtout américains n'ont pas tardé à réagir, traitant de "bourde" (big mistake) la déclaration du Président français.
Mardi 30 janvier, alors que le Chef de l’État recevait les mêmes organes sur la question iranienne, celui-ci a tenu à rectifier ses propos : «C’était un raccourci schématique, extrêmement schématique. Plus encore, c’est une formule que je retire». En revanche, le président français a maintenu que «si l’Iran possédait une bombe nucléaire et si elle était lancée, elle serait immédiatement détruite avant de quitter le ciel iranien. Il y aurait inévitablement des mesures de rétorsion et de coercition. C’est tout le système de la dissuasion nucléaire».
Certes, si l'on considère son point de vue à l'égard d'Israël, le Président français est sans doute techniquement dans le vrai. Mais sa déclaration occulte complètement l'incidence d'une telle situation sur le plan géopolitique. L'Iran, directement frontalier de l'Irak, du Pakistan et de la Turquie, mais aussi proche de l'Égypte, de la Palestine et, dans sa partie sud, de l'Inde, deviendrait, à n’en pas douter, un élément de déstabilisation d'une zone déjà très troublée. Le Président français aurait-t-il "oublié" que la possession de l'arme nucléaire est un outil de domination des nations voisines ?
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