Le bilan demeure encore incertain mais, selon les chiffres avancés par la Protection civile algérienne dans un communiqué de presse, au moins 17 personnes ont été tuées et 82 blessées dans deux attentats perpétrés quasi simultanément ce matin à Alger. Un attentat à la voiture piégée visant le Palais du gouvernement, une grande bâtisse de plusieurs étages dans le centre d'Alger, a fait 9 morts et 32 blessés. Une autre explosion, tout aussi puissante, s’est produite près du commissariat de police de Bab Ezzouar dans une zone fortement peuplée, en faisant 8 morts et 50 blessés, ainsi que des dégâts matériels importants, selon la même source.
Le chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem a aussitôt déclaré à la radio algérienne qu’il s'agissait d'actes «criminels et lâches commis au moment où le peuple algérien demande la réconciliation nationale».
Selon la Charte sur la réconciliation nationale, entrée en vigueur en février 2007, les islamistes qui ont déposé leurs armes peuvent bénéficier d'une grâce présidentielle, à condition toutefois de ne pas être impliqués dans des meurtres, des sabotages et des actes de terrorisme. Conformément aux termes de ce texte, près de 2000 personnes ont été libérées tandis que 300 islamistes armés ont déposé leurs armes, pouvant ainsi bénéficier de la grâce présidentielle.
Alors qu'à l'Est du pays, l'armée mène depuis près d’une vingtaine de jours une vaste opération de ratissage en Kabylie, ces deux attentats surviennent cinq jours seulement après un dur accrochage entre l'armée et un groupe islamiste samedi 7 avril au soir à Ain Defla (Ouest d'Alger) au cours duquel 9 militaires ont été tués et au lendemain d'actions terroristes dans un quartier populaire de Casablanca, où trois kamikazes se sont fait exploser et un quatrième a été abattu avant d'actionner ses explosifs.
Les attentats de ce matin sont les premiers dans le centre d'Alger depuis plusieurs années. Force est de constater un regain de violence en Algérie depuis que le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a récemment revendiqué de nombreux attentats dans ce pays, s'est rebaptisé en septembre dernier «Organisation d’Al Qaïda au Maghreb islamique», annonçant ainsi un renforcement de ses liens avec la nébuleuse islamiste internationale.
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