Depuis la publication du rapport, le flot de critiques est si fort que pas une seule voix soutenant le Premier ministre ne s’est faite entendre à l'exception de la sienne, de ses avocats et de ses proches. Bien au contraire, les appels à une démission du premier ministre israélien, n’ont fait que se multiplier mardi 1er mai.
Un vent de fronde commence même à souffler à Kadima, le parti d'Ehud Olmert. Des membres de la formation centriste, y compris des ministres, ont laissé entendre qu'ils vont appeler leur chef à quitter le pouvoir. La députée Kadima Marina Solodkin a d’ors et déjà été la première, au sein du parti, à officiellement appeler à la démission du premier ministre. «Les conclusions sévères et sans appel de la Commission ne laissent pas le choix à Ehud Olmert», a-t-elle déclaré.
Un ministre sans portefeuille, Eytan Cabel, également secrétaire général du parti Travailliste, a annoncé mardi 1er mai qu'il quittait le gouvernement, un départ qui, selon un commentateur, pourrait avoir un «effet domino». «À la suite de la publication de ce rapport, je ne peux pas rester dans un gouvernement dirigé par Ehud Olmert», a-t-il déclaré en proclamant que ce dernier a «perdu la confiance de la population» et «doit démissionner immédiatement».
Un sondage publié lundi soir par la radio publique confirme que près de 70% des personnes interrogées veulent la démission du Premier ministre contre 15% qui l'estiment apte à rester en fonction.
Une grande manifestation appelant à la démission d’Ehud Olmert est prévue jeudi 3 mai à Tel Aviv à l'appel notamment d'organisations de gauche et de droite, d'associations de réservistes et de familles des quelque 160 soldats et civils israéliens tués lors de la guerre de l'été dernier au Liban. Enfin, un pourvoi a été déposé mardi 1er mai devant la Cour suprême d'Israël en vue de démettre le Premier ministre de ses fonctions.
Face à ces critiques tous azimuts, Ehud Olmert s’est contenté de déclaré lundi 30 avril qu’il étudierait les conclusions de la Commission d’enquête pour qu'«en cas de scénario de menace future contre Israël, il soit remédié aux difficultés et aux erreurs (évoquées dans le rapport)». Toutefois, tout en reconnaissant que de nombreuses erreurs ont été commises, il a affirmé que sa démission ne serait pas opportune et qu’il n’avait pas l'intention de le faire».