Catherine MAIA
Mikaeli Muhimana exerçait les fonctions de conseiller municipal de Gishyita (Ouest du Rwanda) pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Arrêté à Dar es Salaam (Tanzanie) le 8 novembre 1999, cet ancien conseiller municipal hutu a été jugé du 29 mars 2004 au 28 avril 2005 et condamné, en avril 2005, à la prison à perpétuité par la chambre de première instance du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Lundi 21 mai, la chambre d'appel a confirmé le jugement et la sentence prononcée en première instance.
Elle a conclu que M. Muhimana avait incité, commis et s'était rendu complice de nombreux crimes entre les mois d'avril et de juin 1994 dans la préfecture de Kibuye. Il a ainsi été reconnu coupable de génocide, de plusieurs assassinats et de près d'une trentaine de viols de femmes tutsies pendant le génocide. Il s'agit du plus grand nombre d'accusations de viols jamais portées contre un accusé dans l'histoire du TPIR.
La chambre d’appel a reconnu, en particulier, qu'il portait la responsabilité de sept viols commis personnellement et d'au moins huit autres viols commis sous ses ordres ou sa supervision. Sa culpabilité a également été établie dans au moins six assassinats. Selon le jugement, M. Muhimana a renvoyé, nues, deux filles tutsies après les avoir violées à son domicile. Il a aussi éventré une femme tutsie enceinte et extrait de son ventre le foetus. Présent dans le prétoire lundi, le condamné est resté de marbre lors la lecture de l'arrêt. Les juges de la chambre d'appel ont ordonné qu'il reste sous la garde du Tribunal en attendant son transfert vers l'Etat où il purgera sa peine.
Avec ce nouveau jugement, le Tribunal d’Arusha a procédé au jugement de 33 accusés, dont vingt-huit condamnations et cinq acquittements. Le Tribunal a procédé à l'arrestation de 72 accusés et comptabilise vingt-sept autres jugements actuellement en cours.
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