Selon les Palestiniens, près de 200 hectares, soit plus de la moitié des terres cultivables de ce village situé à l’Ouest de Ramallah, ont été confisqués, tandis que des milliers d’oliviers ont été arrachés pour la construction de cette «clôture de sécurité».
Invoquant des dommages significatifs à la qualité de vie des habitants de Bilin, en particulier le fait que ceux-ci se retrouvent coupés d’une grande partie de leurs terres agricoles, les trois juges saisis de l'affaire ont, à l’unanimité, ordonné à l'armée et au gouvernement israéliens d’envisager un contournement du village dans un laps de temps raisonnable. Cet arrêt devrait ainsi permettre aux villageois de récupérer au moins 100 hectares de terres confisquées.
D’après Michael Sfard, l’avocat israélien de la municipalité de Bilin, cette décision «prouve que le mur est utilisé par Israël pour s’approprier des terres et non pour des raisons de sécurité».
Rappelons que, dans son avis du 9 juillet 2004 sur les Conséquences juridiques de l'édification d'un mur dans le territoire palestinien occupé, la Cour internationale de justice a jugé illégale la construction de cette barrière et conclut à son démantèlement.
La barrière, qui tantôt prend la forme d'un mur, tantôt d'une clôture faite de fils coupants, suit la frontière de 1967 entre Israël et la Cisjordanie, mais empiète par endroits très profondément sur les territoires occupés. Lancée en 2002 pour contrer une vague d'attentats suicide palestiniens, avec succès selon l'Etat israélien, la construction de cette barrière est actuellement à moitié achevée. Elle devrait, à terme, parcourir 720 km.