À titre personnel, les dirigeants polonais, les frères Kaczynski, qui dirigent une coalition catholique et ultraconservatrice à Varsovie, se sont exprimés en faveur de la peine capitale. En août 2006, ils avaient même tenté de lancer une initiative sans lendemain pour modifier l'interdiction de la peine de mort dans la Convention européenne des droits de l'Homme.
Hier, le ministre polonais de la Justice a expliqué que, puisque la peine de mort n'existait plus dans l'Union, une journée européenne serait parfaitement inutile, sauf à l'élargir au droit à la vie pour y inclure l'interdiction de l'avortement et de l'euthanasie. Ce veto polonais intervient en pleine campagne électorale qui conduira le pays à des élections législatives anticipées, le 21 octobre prochain.
Certes, le châtiment suprême est aboli dans l'ensemble de l'Union, et c'est d'ailleurs une condition requise pour toute adhésion. Il reste que l'image de l'Europe ne sort pas grandie de cet épisode. Le camouflet est d'autant plus cuisant que les Vingt-Sept ont prévu de présenter, lors de l'Assemblée générale de l'ONU qui vient d’ouvrir à New York sa 62ème session, un projet de résolution demandant un moratoire universel contre la peine de mort.