C'est la mise en œuvre effective de ce Plan d'action et le respect des engagements pris qu'a voulu défendre et démontrer l'Ambassadeur de Chine au Sénégal, Ju Shaye, dans une tribune publiée dans la presse locale. Cette tribune évoque les «énormes efforts et (...) résultats satisfaisants» remportés dans les principaux domaines qui avaient été identifiés: domaine politique, domaine économique, coopération dans les affaires internationales et domaine du progrès social.
Sur le plan politique, le diplomate a évoqué la multiplication des échanges de haut niveau entre la Chine et l'Afrique avec, côté Chinois, au cours des huit derniers mois, les visites dans 20 pays africains du Président chinois, Hu Jintao, du Président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine, Wu Bangguo, et du Président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, Jia Qinglin, ainsi que du ministre des Affaires étrangères de Chine, et, côté africain, la visite en Chine de trois Présidents, un Premier ministre, sept ministres des Affaires étrangères et plus de 90 ministres.
De plus, «conformément au principe déterminé dans le Plan d’action de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine», les deux parties ont tenu, le 26 septembre 2007 à New York, «le premier tour des consultations politiques entre le chef de la diplomatie chinoise et ses homologues africains, pour lancer officiellement le mécanisme de dialogue politique régulier entre les ministres des Affaires étrangères chinois et africains dans le cadre du Forum». La concertation et la coopération s'est également accrue entre la Chine, l’Union Africaine (UA) et les organisations sous-régionales africaines avec notamment un soutient techniques et financiers à ces dernières; soutient qui s'est caractérisé par des «aides en matériel et en espèces aux opérations de maintien de la paix de l’UA au Soudan (AMIS) et en Somalie (AMISOM)» et par la prise en charge par la Chine de la construction d'un nouveau Centre de conférence de l'UA.
Il citera ainsi dans le domaine économique les investissements chinois qui se seraient accrus de façon régulière, les champs de coopération élargis avec, dans les «six premiers mois de l'année 2007, les investissements directs réalisés par les entreprises chinoises en Afrique ayant atteint 485 millions de dollars US» et le fonds de développement Chine-Afrique, «visant à encourager les entreprises chinoises performantes et crédibles à investir en Afrique et à s'engager dans les projets permettant d'élever le niveau technologique des pays africains, d'accroître les emplois et de promouvoir le développement socio-économique des pays d'accueil» devenu opérationnel en juin 2007.
S'il est indéniable, et louable, que la coopération sino-africaine ne cesse de s'intensifier et de se diversifier, on pourra bien sûr s'interroger sur le cadre politique (ou son absence) dans lequel cette assistance de la Chine est mise en œuvre et notamment sur l'attitude de ses autorités sur un certain nombre de dossiers politiques tels que son soutien aux régimes de Khartoum, soutien qui a très souvent constitué un obstacle et miné les efforts entrepris au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU. On pourrait également évoquer une fois de plus ce qu'on pourrait interpréter comme un manque de préparation de la plupart des pays africains qui n'auraient pas véritablement défendu au mieux leurs intérêts et anticipé les conséquences que pourrait avoir cette coopération pour leur marché du travail, pour leur tissu artisanal, commercial, etc. Ce qui pourrait, en partie, s'expliquer par la position de demandeur (est-ce véritablement un partenariat équitable et égal ?) dans laquelle ils se trouvent, ce qui ne justifierait cependant pas un manque de vision propre.

* Texte également reproduit sur le blog de l'auteur : Un oeil sur la politique internationale.