Face à ce constat, de nombreuses mesures internationales existent pour favoriser l’intégration des Roms dans leurs pays. La Décennie pour l’intégration des Roms a été lancée en 2005 et regroupe des Etats dans lesquels la situation des Roms est particulièrement critique : Bulgarie, Croatie, Hongrie, Macédoine, Monténégro, République Tchèque, Roumanie, Serbie et Slovaquie. En signant ce document, les pays concernés se sont engagés à supprimer la discrimination. Cependant, les premiers rapports pointent les mauvais résultats obtenus dans ces pays et mettent en évidence la nécessité d’une politique globale appuyée par l’Union Européenne. Il existe de nombreux projets, mais trop souvent isolés, n’obtenant ainsi qu’une politique de saupoudrage.
Des prises de conscience émergent, tant de la sphère politique que de la société civile. Els de Groen, députée européenne Vert (Pays-Bas) dénonce « le manque de volonté politique de l’Union Européenne à ce sujet et la recrudescence de mesures allant à l’encontre de cette communauté » (circulaire du 22 décembre 2006 précisant les modalités d’admission au séjour et d’éloignement des ressortissants roumains et bulgares et accords de réadmission signés entre la Serbie et l’UE). A travers une lettre adressée à Janez Janša, Premier ministre slovène, Els de Groen a demandé à la future Présidence de l’Union Européenne (1er semestre 2008) de se pencher particulièrement sur la question des Roms en Europe en mettant en place une conférence européenne sur les Roms; demande qui lui a été refusée pour cause d’agenda surchargé.
Un collectif d’associations travaillant sur la question des Roms en France et en Europe (notamment Secours Catholique, CCFD, ANGVC, Ligue des droits de l’Homme, Amnesty International, Fondation Abbé Pierre, FNASAT, Romeurope) met en place un plan d’action en vue d’interpeller la Présidence française de l’Union Européenne (2ème semestre 2008). Les associations se sont fixées des objectifs de mobilisation collective : obtenir l’inscription de mesures favorables à l’inclusion des Roms et des Voyageurs dans l’agenda de la Présidence française de l’Union européenne, et mener des actions collectives de plaidoyer, en direction des pouvoirs publics français (gouvernement, ministères concernés) et européens (Conseil européen, Parlement, etc.). Celles-ci s’échelonneront avant et pendant la Présidence française de l’UE. Les axes de plaidoyer retenus sont particulièrement pertinents puisqu’ils concernent l’égal accès aux droits et l’interpellation sur la mémoire, élément éminemment commun aux Roms des pays de l’Est et aux Gens du voyage français. Ces initiatives témoignent de l’importance de l’enjeu.