«La MINUAD ne constitue qu'un élément d'une stratégie internationale, a-t-il assuré, précisant que la Mission, chargée notamment de la protection des civils, ne sera pas un instrument visant à régler les causes du conflit. La vitalité du processus politique est essentielle pour obtenir des progrès véritables et durables», a-t-il déclaré lors de la séance d'hier.
M. Mulet a en particulier évoqué la dernière éruption de violence dans l'Ouest du Darfour et ses conséquences sur les populations civiles.
Il a prévenu, par ailleurs, que les tensions entre le Tchad et le Soudan, ainsi que les combats que se livrent les forces rebelles peuvent favoriser une expansion régionale de la crise et faire dérailler les efforts de paix des deux côtés de la frontière. La normalisation des relations entre les deux pays est donc essentielle, a-t-il dit, en soulignant l'importance du sommet entre les présidents Bashir et Déby que le président Wade a convoqué pour aujourd'hui à Dakar.
Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix a aussi indiqué qu'après les opérations que le gouvernement soudanais a menées dans l'Ouest du Darfour, le 5 mars, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, s'est entretenu avec le ministre soudanais des Affaires étrangères et lui a dit combien les souffrances infligées aux populations civiles étaient inacceptables. Le Secrétaire général a aussi souligné que de telles opérations ne peuvent que compromettre les négociations politiques et la faculté de la MINUAD à remplir son mandat.
De son côté, l'Envoyé spécial du Secrétaire général a parlé à la direction du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) et de l'Armée de libération du Soudan (SLA-Abdul Wahid), a précisé Edmond Mulet.
Le JEM a indiqué qu'il n'arrêtera pas les combats tant que le cessez-le-feu ne fera pas partie des discussions sur les arrangements en matière de sécurité. S'inquiétant de cette position, le Sous-Secrétaire général a averti que la MINUAD ne pourra pas remplir sa mission tant qu'une masse critique de nouvelles troupes bien entraînées et bien équipées ne sera pas déployée.
Les combats au Darfour indiquent clairement que les négociations politiques ne sont pas la priorité du gouvernement et des mouvements rebelles, et la Mission seule ne saura rétablir la sécurité, a estimé le Sous-Secrétaire général.
Au 10 mars, la Mission comptait 9.178 hommes en uniformes, une unité formée de police et 1.312 personnels civils, a indiqué le Sous-Secrétaire général aux membres du Conseil. La plupart des militaires et du personnel de police est issue de la MUAS, a-t-il précisé.
Il est essentiel que les contingents disposent des moyens nécessaires pour mener à bien leurs opérations, a-t-il affirmé. Sans leur autonomie, les forces qui arriveront seront une charge pour la Mission et deviendront une partie du problème, et non pas la solution, a-t-il souligné, reprenant les propos du Commandant de la Force, le Général Luther Agwaï.
Sur le front politique, M. Mulet a fait état d'une situation «qui n'est guère encourageante». Il a également indiqué que Jan Eliasson et son homologue de l'Union africaine, Salim Salim, allaient tenir des consultations officieuses avec des partenaires régionaux et internationaux à Genève, les 17 et 18 mars.
Source : ONU