Il aurait également participé à des violences et des meurtres contre une centaine de lendus, l’une deux principales ethnies rivales, et d’opposants à l’Union des patriotes congolais, branche politique des Forces patriotiques pour la libération du Congo, proches de Lubanga, de l’ethnie Hema.
Ntaganda, 35 ans, est le quatrième chef milicien congolais poursuivi par la CPI, après Lubanga en mars 2006, Katanga en octobre 2007 et Ngundjolo en février 2008. Ces trois derniers sont actuellement détenus à la Haye, siège de la Cour pénale internationale.
L’exécution du mandat d'arrêt de la CPI s’annonce pourtant difficile. En effet, alors que Bosco Ntaganda, citoyen rwandais ayant combattu dans l’Armée patriotique rwandaise, dirige depuis 2006 la branche armée du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle Laurent Nkunda, ce dernier a d’ores et déjà annoncé qu’il refusait d’obtempérer à l’injonction de livrer à la CPI son chef d’État-major.
Ce transfert dépend directement du chef du CNDP. Or, pour Laurent Nkunda, il n’est pas question de transférer Bosco Ntaganda, alias le « Terminator », à la CPI. En effet, non seulement il avance qu’il est improbable que Kigali permette de livrer l’un de ses citoyens, mais Bosco Ntaganda ne pourrait être livré sans provoquer une division au sein du mouvement du CNDP, dans la mesure où certains soldats lui resteraient fidèles.
Le porte-parole du CNDP va dans le même sens avec une vaine prétention de dire quelque chose de différent et de soutenable. Pour lui, la décision de comparaître devant la CPI ne dépend pas de Nkunda, mais de Ntaganda lui-même. Il ajoute que Ntaganda est libre d’accepter de répondre à la CPI ou de refuser.