Depuis le tout premier arrêt de ce tribunal, en 1948, concernant le passage dans les détroits internationaux (Royaume-Uni c. Albanie) jusqu’à la décision de 2007 portant sur l’application de la Convention sur le génocide (Bosnie-Herzégovine c. Serbie-et-Monténégro), l’organe principal de l’ONU a eu plusieurs occasions de prononcer sur diverses manifestations de l’agression : violation du droit des peuples à l’autodétermination, atteinte à l’intégrité territoriale et à l’indépendance politique de l’Etat, attaques contre des navires marchands ou des avions civils, poursuite d’essais nucléaires et déni des droits diplomatiques et consulaires.
Par ailleurs, on peut s’interroger sur l’efficacité réelle et le rôle véritable de la justice internationale. Incapable de décider sur le fond quand la Cour se déclare incompétente, incapable de fournir toutes les réponses quand elle est compétente, souvent divisée sur des questions cruciales quand elle a des réponses, enfin, confrontée à l’applicabilité de notions nouvelles, telles l’intervention humanitaire et la légitime défense préventive, la justice est en effet limitée quand le recours judiciaire n’a pas l’appui ou n’agit pas de concert avec les autres modes de règlement pacifique des conflits (négociation, médiation, conciliation, enquête, arbitrage, recours aux organisations régionales et à l’ONU) et dans la mesure où le droit, que la Cour a la mission de dire, est un droit sans gendarme, lui-même limité par le champ de la politique, enfin, parce que la justice internationale à été longtemps perçue, à tort ou à raison, comme une justice européo-centriste.
Pourtant, la paix, faut-il le rappeler, constitue le souverain bien et la valeur suprême de la société des Etats, la justice demeurant certes l’un des instruments éminents pour en assurer les conditions et le maintien.

Chapitre 1 - Royaume-Uni c. Albanie : Le détroit de Corfou.
Chapitre 2 - Australie et Nouvelle-zélande c. France : Les essais nucléaires dans le Pacifique Sud.
Chapitre 3 - Nicaragua c. États-Unis : Les activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et contre celui-ci
Chapitre 4 - Les avis consultatifs du 8 juillet 1996 : Licéité de l’utilisation des armes nucléaires par un État dans un conflit armé : Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires
Chapitre 5 - Pakistan c. Inde : L’OACI, les prisonniers de guerre, l’incident aérien
Chapitre 6 - Cameroun c. Nigeria : La souveraineté territoriale et la délimitation terrestre et maritime
Chapitre 7 - Libye c. Royaume-Uni et États-Unis : L’incident aérien au-dessus de Lockerbie
Chapitre 8 - Iran c. États-Unis : Les otages, l’Airbus, les plates-formes pétrolières
Chapitre 9 - L’avis consultatif du 9 juillet 2004 : Le mur d’Israël en territoire palestinien occupé
Chapitre 10 - Serbie-et-Monténégro c. Belgique et autres : La licéité de l’emploi de la force
Chapitre 11 - Congo c. Ouganda : Les activités armées sur le territoire du Congo
Chapitre 12 - Congo c. Rwanda : Les activités armées sur le territoire du Congo
Chapitre 13 - Bosnie-Herzégouine c. Serbie-et-Monténégro : La prévention et la répression du crime de génocide




Georges LABRECQUE, La force et le droit. Jurisprudence de la Cour internationale de justice, Bruxelles, Bruylant 2008 (646 pp.)

Avocat au Barreau de Québec et docteur en géographie de l’Université Laval,Georges LABRECQUE est professeur titulaire de droit international public et de géopolitique au Collège militaire royal du Canada, où il dirige le programme interdépartemental d’Etudes stratégiques. Il a publié récemment Les frontière maritimes internationales, deuxième édition (2004), Les différends territoriaux en Afrique (2005) et Les différents internationaux en Asie (2007). Ses recherches actuelles portent notamment sur la souveraineté territoriale et la délimitation maritime dans l’océan Arctique.