Indépendamment des réserves émises, la Commission a mis au point une déclaration politique reconnaissant le droit du Hezbollah à recourir à tous les moyens possibles pour libérer le territoire occupé par Israël par la formule suivante : « le droit du Liban, de son peuple, de son armée et de sa résistance à poursuivre la libération du territoire libanais occupé à Chebaa, Kfarchouba, la partie nord de Ghager et à défendre le Liban contre toute attaque israélienne éventuelle ».
Ainsi rédigé, le document sera transmis au Cabinet qui doit l’approuver avant de le présenter au Parlement pour le soumettre à un vote de confiance. Ce vote serait une simple formalité compte tenu que les principaux partis politiques formant le gouvernement d’Union nationale sont également représentés au Parlement.
Par cet accord, la Commission est parvenue à mettre fin à un différend sur le rôle du Hezbollah. Tout au long des trois semaines de tractations, les Libanais ont assisté à un affrontement politique opposant d’une part, le Premier ministre Fouad Siniora et sa coalition majoritaire, qui ne voulaient pas mentionner le droit du Hezbollah à reprendre par la force le territoire libanais occupé, d’autre part, le Hezbollah et ses alliés, qui voulaient faire figurer ce droit dans la déclaration du gouvernement d’Union nationale.
Toutefois, la consécration du droit de la résistance ne peut pas mettre fin à la polémique que suscite le sujet des armes de la résistance. Le sort de celles-ci serait tranché grâce à un dialogue national qui doit élaborer une « stratégie de défense nationale » dessinant le rôle de l’Etat, de la résistance et du peuple dans la libération et la défense du Liban.