Le régime nord-coréen est très susceptible. Là moindre critique internationale, entraîne rapidement une réponse militaire. Ainsi, en réponse aux sanctions annoncées par la Communauté internationale à la suite du lancement d’une fusée (version civile d’un missile à longue portée Taepodong-2,) le 5 avril dernier, Pyongyang a mis à exécution ses menaces et prouve une nouvelle fois ses capacités nucléaires militaires.
Ce second essai nucléaire (le premier fut réalisé le 9 octobre 2006) a été annoncé par l’agence de presse officielle de Corée du Nord KCNA comme « un succès ». Il aurait été « mené en toute sécurité et à un niveau supérieur en termes de puissance explosive et de contrôle de cette technologie ». Selon les premières données révélées par différentes organisations (l'Institut américain d'études géologiques et le CEA) la secousse sismique a été d’une magnitude de 4,7. La puissance exacte de l’engin atomique sera certainement connue dans les prochains jours, mais dès à présent, on parle de 20 kt. En plus, de cet essai, Pyongyang a procédé aux tirs de trois missiles de courte portée.

Cet essai nucléaire apporte plusieurs informations :
  • Désormais il est évident que la Corée-du-nord maitrise parfaitement le processus de la Bombe.
  • Il est à craindre, la réalisation d’un nouvel essai nucléaire avant la fin de l’année. En effet dans un processus de qualification d’une arme nucléaire, il est nécessaire de tester plusieurs fois l’arme pour valider les calculs. Le premier essai fut une semi-réussite, le second apparait comme un succès. Par conséquent, un troisième essai devra donc qualifier la Bombe.
  • La Corée-du-Nord dispose d'importantes quantités de matières fissiles pour procéder à d’autres tests et pour disposer d'un petit arsenal atomique.

Que peut faire la communauté internationale ?
  • Le Conseil de sécurité de l’ONU va certainement opter pour de nouvelles sanctions. Des actions qui n’ont eu depuis 2002 que des impacts mineurs sur les programmes nucléaires et balistiques.
  • Protester comme le fait la France et d’autres pays. Mais en réalité, c’est la Chine qui détient la clé de cette crise internationale. Son implication doit désormais être active et publique. C’est peut-être - enfin - cette voie qu’elle vient de choisir : « la Chine affirme que le test nord-coréen a été effectué au mépris de la Communauté internationale et des engagements de Pyongyang à dénucléariser la péninsule coréenne ».