Bien que non contraignante, elle demande aux Israéliens et aux Palestiniens d'ouvrir, dans les trois mois, des enquêtes qui soient indépendantes, crédibles et conformes au standards internationaux concernant les violations du droit international et des droits de l'homme signalées dans le rapport. En outre, elle demande au Secrétaire général de l’ONU de surveiller les enquêtes des deux camps et, le cas échéant, de ramener le dossier devant le Conseil de sécurité.
Le poids symbolique et politique de cette résolution est lourd. En effet, sur les 192 pays membres de l’ONU, 114 pays l’ont soutenue. 44 pays se sont abstenus et seuls 18 pays ont voté contre, dont les Etats-Unis et Israël.
Jusqu’à la dernière minute, les pays de l’Union européenne ont essayé d’obtenir des concessions qui leur auraient permis de voter en bloc en faveur de la résolution. Les pays arabes les plus fermes ont néanmoins obtenu le dernier mot, en ne cédant pas sur le point que le texte devait faire référence à un rapport du Conseil des droits de l’homme, jugé par beaucoup d’Européens injuste envers Israël.
Du coup, le bloc européen a implosé. La plupart des pays de l’UE comme la France ou le Royaume-Uni se sont abstenus. Certains, comme l’Irlande, ont voté pour la résolution, et d’autres, comme l’Allemagne ou l’Italie, ont voté contre, faisant voler en éclat toute illusion d’une position européenne commune sur ce dossier.

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE SUR LA RÉSOLUTION RELATIVE AU RAPPORT GOLDSTONE (6 novembre 2009)
« Le monde entier est uni sur la question des droits de l’homme », a déclaré aujourd’hui M. Ali AbdussalamTreki, Président de l’Assemblée générale, lors d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU après l’adoption hier, par l’Assemblée générale, d’une résolution qui demande au Gouvernement israélien et à la « partie palestinienne » de lancer des investigations sur les graves violations du droit international humanitaire dans le rapport Golstone.
« Cette résolution est significative car elle témoigne de la pertinence de l’Assemblée générale dans les questions d’une importance internationale, dont celles liées aux droits de l’homme, à la paix et à la sécurité », a commenté M. Treki. « C’est un document important pour la lutte contre l’impunité et pour la promotion de la justice et de la lutte contre l’impunité. »
Adoptée avec 114 voix pour, 18 voix contre et 44 abstentions, la résolution prie également le Secrétaire général de transmettre le rapport Goldstone au Conseil de sécurité. Commentant le résultat du vote, M. Treki a affirmé que tous les États Membres, « sans exception », avaient condamné les violations des droits de l’homme et exigé le lancement d’enquêtes, « même ceux qui se sont abstenus et la petite minorité qui a voté contre ». Les États Membres se sont également félicités de la qualité du rapport Goldstone et se sont accordés sur l’importance de mettre en œuvre des mesures de suivi, a-t-il dit.
M. Treki s’est cependant montré plus attentiste quant à l’avenir du rapport aux mains du Conseil de sécurité. « Le Conseil est maître de ses décisions, mais j’espère qu’il saura être à la hauteur de ses responsabilités et qu’il examinera ce rapport », a-t-il dit.
Le Président de l’Assemblée générale a également dit espérer qu’Israël, qui s’est prononcé contre l’adoption de cette résolution, réagira de façon positive et qu’il mettra sur pied les enquêtes requises. « Ce serait un pas très important vers la reprise des négociations de paix », a-t-il estimé.
Le Gouvernement israélien est assez divisé sur la question, a dit savoir M. Treki. Il a affirmé que le Premier Ministre avait évoqué la possibilité de mener des enquêtes alors que le Ministre de la défense s’y était opposé.
Le Président de l’Assemblée a dit comprendre la réponse de l’Égypte à la motion d’ordre présentée hier par Israël, que « le Hamas, en tant qu’autorité démocratiquement élue, se chargerait de l’enquête qu’exige la résolution de la partie palestinienne ».
Quant à savoir si la résolution aurait pu bénéficier d’un plus large appui au sein de l’Union européenne si elle avait été amendée, M. Treki a affirmé que la division de l’UE était liée au fait que chaque pays avait son propre point de vue. « Au final, même les pays de l’Europe qui se sont abstenus sont en plein accord avec l’essence même de la résolution ».
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