Ils avaient averti que, faute d'accord, ils publieraient leurs propres propositions qui resteraient à être approuvées par les Nord-Irlandais.
Dans l'hypothèse d'un accord à l'issue de la nuit du vendredi 30 au samedi 31 janvier, le Premier ministre britannique avait estimé que celui-ci pourrait être présenté à l'assemblée régionale nord-irlandaise "début mars", pour une dévolution effective "début mai".
Les négociations à Belfast réunissaient en particulier Peter Robinson (DUP) et le vice-Premier ministre, le catholique Martin McGuinness (Sinn Féin).
La dévolution de la Justice ne semble pas le cœur des discussions, les deux partis majoritaires à l'Assemblée de l'Irlande du Nord, DUP (unioniste) et Sinn Féin, étant sur le point d'arriver à un accord sur cette question (David Ford, leader de l'Alliance Party étant pressenti comme possible ministre de la Justice).
De même, la répartition des postes de direction dans la police ainsi que les questions liées au recrutement et au rééquilibrage des forces de police entre protestants et catholiques ne sont pas directement en cause, des accords partiels ayant déjà eu lieu en 2009.
C'est paradoxalement sur un point qui pourrait paraître anecdotique que les accords finaux achoppent : la gestion de l'encadrement policier lors des « Parades » ou marches. Il ne s'agit même pas de l'encadrement des manifestations en général (syndicales, étudiantes, etc.) mais des parades annuelles de l'Ordre Orange et des contre-manifestations catholiques, des délimitations du parcours de ces parades, etc., les parades de l'Ordre Orange, protestant, commémorant l'instauration du pouvoir royal en Irlande et manifestant la loyauté de l'Irlande du Nord à la Couronne britannique.
Ces manifestations ont, depuis des décennies, provoqué des affrontements très violents en Ulster, et la police était très clairement partisane dans la répression de ces débordements sanglants, molestant et arrêtant en priorité les catholiques.
Après deux jours et deux nuits de tractations entrecoupées de pauses dubitatives, les négociations ont dû se prolonger samedi 30 janvier en milieu de journée à Belfast, malgré l'expiration d'un délai fixé par Londres et Belfast pour trouver un accord évitant l'effondrement des institutions régionales.
Pour autant, lundi 1er février, les négociations n'avaient pas abouties et risquent d'être temporairement repoussées jusqu'à de nouvelles élections à l'Assemblée de l'Irlande du Nord, à moins que les Premiers ministres britanniques et irlandais ne mettent leur menaces à exécution, à savoir la reprise en main du dossier pour mars, ce qui risquerait de ne pas aboutir à une solution pérenne et à de nouveaux troubles. Cette ultime solution risquerait aussi de remettre en question l'autonomisation d'Ulster, et il semblerait donc que ce soit le Sinn Féin qui ait le plus à perdre dans la partie...