Outre un cessez-le-feu entre les deux parties qui est formellement entré en vigueur le 24 février, l’accord qui comporte 12 points, prévoit la relaxe de 57 membres du MJE, dont certains avaient été condamnés à mort pour une attaque perpétrée contre Khartoum en mai 2008. Il comporte également des clauses sur un partage du pouvoir et notamment une offre de postes faite au MJE dans le gouvernement central et dans les états régionaux.
Cet accord a été largement salué par la communauté internationale dans son ensemble.
Ainsi, la France a salué, par la voix de son président, Nicolas Sarkozy, la signature de cet Accord-cadre qui marque une « étape importante en vue d’un règlement d’ensemble de la crise du Darfour ». Selon le porte-parole du Quai d’Orsay, l’accord ouvre « la voie à la reprise des négociations entamées à Doha. » Le porte-parole a également salué « l’esprit de responsabilité des autorités soudanaises dans ce dossier et le rôle décisif joué par le Tchad qui ont permis la signature de cet accord » et souhaité la « réouverture des négociations ».
L’Accord-cadre a également été salué par le porte-parole du Département d’Etat américain Philip J. Crowley qui a ajouté que ce dernier « marquait un pas important vers des négociations formelles dans le cadre du processus de paix parrainé par l’Union africaine et les Nations Unies ».
Ce cessez-le-feu constitue pour Philip J. Crowley « une étape importante vers la réduction de la violence au Darfour et intervient à la suite d’un accord important entre les gouvernements du Tchad et du Soudan afin de réduire les tensions le long de leur frontière commune ».
Le Canada, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, l’honorable Lawrence Cannon s’est également réjouit appelant les signataires à « respecter le cessez-le-feu, lequel diminuera les souffrances de la population du Darfour et favorisera un règlement de paix global » et à « honorer les engagements contractés en vertu de cette entente et d’autres ententes antérieures ».
La responsable britannique pour l’Afrique au sein du Foreign and Commonwealth Office la Baronne Kinnock a également salué la conclusion de l’accord; évènement qui, au même titre que le récent rapprochement opéré entre le Tchad et le Soudan, « offre un signe d’espoir au peuple du Darfour qui a déjà trop souffert ».
Tout en rendant hommage à la médiation conjointe UA-ONU conduite par Djibril Bassolé et à la facilitation du Qatar, la responsable britannique, au même titre que les responsables français et américain, a enfin appelé les parties soudanaises à mettre en œuvre l’application de cet accord. Un appel similaire a été lancé à l’endroit des autres mouvements et leaders du Darfour afin qu’ils s’engagent sur la voie de la paix en rejoignant au plus vite les négociations.
Le Président français Nicolas Sarkozy a à cet effet exhorté « tous ceux qui prétendent représenter les aspirations des populations du Darfour à prendre leurs responsabilités et à participer aux négociations qui vont se poursuivre à Doha, en vue de la conclusion rapide d’un accord final inclusif ».
Si cet accord est salutaire et apporte un peu d’optimisme dans le cadre du processus de paix et notamment des négociations entre les différentes parties, il faudrait relativiser sa portée et rappeler l’éclatement qui caractérise encore les mouvements rebelles qui sont présents aux discussions en rang dispersé ; effritement qui rend plus difficile la perspective d’un accord global et durable.