"Le ministre nous a assuré que le président Paul Biya signerait l'appel de Cotonou", a affirmé la secrétaire générale de la fondation, Catherine Joubert, après une rencontre avec le ministre de la Santé André Mama Fouda le 6 avril à Yaoundé. Le ministre n'a pas souhaité faire de déclaration à la presse.
Depuis octobre 2009, onze présidents en exercice dont dix africains (Algérie, Bénin, Burkina Faso, Centrafrique, Mali, Niger, Congo, Sénégal, Togo, Tunisie) et un européen (Slovénie) ont signé l'appel de Cotonou, selon un document fourni par la fondation Chirac.
La fondation Chirac attend une mobilisation générale de tous les chefs d'Etat du monde entier pour lutter contre la fabrication et le trafic de faux médicaments, a affirmé Marc Gentilini, président du comité scientifique de cette fondation. Selon lui, "le trafic de faux médicaments est en voie de devenir le deuxième trafic le plus important dans le monde, après celui des armes".
Lancé par Jacques Chirac en octobre 2009 au Bénin, l'appel de Cotonou vise notamment à obtenir à terme la signature d'une convention internationale d’interdiction de la production et du commerce de faux médicaments devant les Nations Unies.
Pour le seul continent africain, 30% des médicaments "sont faux ou sous-dosés", avait alors souligné Jacques Chirac. Parmi ces médicaments falsifiés, certains ne contiennent aucun principe actif, d’autres contiennent des principes actifs sous dosés, d’autres encore contiennent des substances hautement toxiques.
Ces faux médicaments nuisent aux patients par leur incapacité à traiter des maladies graves, ils peuvent provoquer une pharmaco-résistance et, dans trop de cas, entraînent la mort.
Alors que l’achat de médicaments dans les pays en développement constitue toujours une charge lourde pour le patient, cette dépense, en pure perte, a des conséquences économiques importantes pour les familles.
Or, la mise sur le marché de médicaments dangereux ou inactifs et échappant à tout contrôle constitue à la fois une menace pour la sécurité des populations, un scandale moral et un défi pour les acteurs du développement.
Source : AFP