Selon la presse, tôt dans la journée du 31 mai, dans les eaux internationales, les forces israéliennes ont attaqué six bateaux d'un convoi d'aide humanitaire, qui transportaient aussi des centaines d'activistes. Au moins dix personnes ont été tuées dans ce raid et plusieurs dizaines d'autres blessées.
« Je condamne cette violence », a insisté Ban Ki-moon de Kampala, en Ouganda, où il participe à la première Conférence de révision du Statut de Rome instaurant la Cour pénale internationale. « Il est vital qu'il y ait une enquête complète pour déterminer exactement comment ce bain de sang s'est déroulé », a-t-il ajouté. « Je crois qu'Israël doit en urgence fournir des explications complètes ».
À plusieurs reprises, les Nations Unies ont dénoncé le blocus de la Bande de Gaza et fait part de leurs préoccupations quant à l'entrée insuffisante de matériel dans ce territoire pour répondre aux besoins élémentaires de la population et poursuivre la reconstruction.
Dans une précédente réunion sur ce dossier, Ban Ki-moon avait fait déjà estimé que le blocus « créait des souffrances inacceptables, affaiblissait les forces modérées et renforçait les extrémistes ».
La Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a aussi dénoncé l'attaque de la flottille et souligné que « rien ne pouvait justifier l'horreur de cette opération ». Appelant à l'ouverture rapide d'une enquête, elle a rappelé la nécessité pour les auteurs de l'attaque de rendre des comptes.
« Je condamne sans équivoque cet usage disproportionné de la force, qui a débouché sur la mort de tant de personnes qui essayaient d'apporter l'aide dont la population, soumise à un blocus depuis plus de trois ans, a besoin », a ajouté Navi Pillay. Elle a également appelé le gouvernement israélien à tenir compte de la position de la communauté internationale qui considère « presque unanimement que le blocus de Gaza comme inhumain et illégal ».
Pour la Haute commissaire aux droits de l'homme, le blocus « donne l'impression que le gouvernement israélien considère le droit international avec perpétuel dédain ». « S'il n'y avait pas de blocus, il n'y aurait pas de flottille comme celle là », a-t-elle souligné.
De son côté, le Rapporteur spécial sur les droits de l'homme dans les territoires occupés palestiniens, Richard Falk, a estimé qu'Israël était « coupable d'un comportement choquant, caractérisé par un usage de la force contre des civils non armés, en haute mer, où la liberté de navigation existe, conformément au droit international de la mer ».
Il s'est fait l'écho de l'appel du Secrétaire général de l'ONU et de la Haute commissaire aux droits de l'homme pour l'ouverture d'une enquête sur cet incident, estimant également qu'il était « essentiel que les responsables israéliens de cette opération meurtrière et illégale, dont les hommes politiques ayant donné les ordres, soient tenus pénalement responsables de leurs actes injustes ».
Richard Falk a qualifié le blocus de gaza de « punition collective » équivalente à un crime contre l'humanité. « À moins que des actions promptes et décisives soient prises pour mettre au défi l'approche israélienne sur Gaza, nous serons tous complices d'une politique criminelle qui remet en question la survie d'une communauté assiégée », a-t-il ajouté.
Réuni d'urgence le 1er juin, le Conseil de sécurité a condamné l'opération israélienne contre la flottille humanitaire en route pour la bande de Gaza et exhorté Israël à engager une enquête « transparente, crédible, impartiale et rapide », à « libérer immédiatement les navires et les civils détenus » et à « garantir la livraison de l'aide du convoi ».
Le Conseil de sécurité a également souligné que la situation à Gaza n'était pas « durable ». Il a exprimé son « inquiétude » sur la situation humanitaire, tout en réaffirmant la nécessité de laisser transiter l'aide vers la Bande de Gaza.
Le Conseil de sécurité a souligné que la seule « solution viable » au conflit israélo-palestinien était un accord entre les deux parties sur l'établissement de deux Etats indépendants vivants côte à côte en paix. Le Conseil a aussi exprimé son soutien aux pourparlers indirects de paix et son inquiétude sur les conséquences que l'incident pourrait avoir sur ces discussions. Enfin, le Conseil a appelé les parties à agir avec « retenue » et à éviter « toutes actions unilatérales et provocantes ».
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également convoqué une réunion spéciale sur l'incident, le 2 juin à Genève (Suisse).
À cette occasion, la Haute-commissaire adjointe aux droits de l'homme, Kyung-wha Kang s'est dite choqué « que l'aide humanitaire soit confrontée à une telle violence ». « Nous condamnons explicitement ce qui semble être un usage disproportionné de la force », a-t-elle ajouté.
Kyung-wha Kang a réitéré son appel aux autorités israéliennes à lever le blocus sur la Bande de Gaza qui constitue un « affront à la dignité humaine ».
Elle a exprimé son souhait de voir « le gouvernement israélien de prendre les décisions nécessaires afin de démontrer à la communauté internationale un engagement clair pour respecter le droit international ».
Les 47 membres du Conseil des droits de l'homme devraient adopter une résolution à la fin de cette session.
Source : ONU