À cinq ans de l'échéance, les Objectifs du millénaire pour le développement sont encore loin d'être atteints dans les pays en voie de développement, en particulier en Afrique Subsaharienne.
C'est le constat que devraient faire les chefs d'État et de gouvernement, réunis à partir de ce lundi à New York, au siège de l'organisation des Nations unies.
Adoptés en 2000 en prenant 1990 pour année de référence, les OMD prévoyaient la réduction de moitié de l'extrême pauvreté, l'éducation primaire pour tous, la promotion de l'égalité des sexes, la réduction de la mortalité infantile, l'amélioration de la santé des mères, le combat contre le paludisme, le sida, pour la préservation de l'environnement, et la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement.
Des progrès importants ont été accomplis en Afrique subsaharienne. Le taux de scolarisation dans le cycle primaire atteignait 76 % en 2008 d'après l'ONU, et les filles avaient quasiment rattrapé les garçons dans ce domaine. Grâce à la prévention, le nombre de nouvelles infections par le VIH a reculé d'un quart, entre 2001 et 2009 dans 22 pays subsahariens, dont certains des plus touchés par l'épidémie.
Malgré ces tendances positives, des progrès très importants restent à faire, notamment concernant la réduction de l'extrême pauvreté (51 % des habitants d'Afrique subsaharienne vivaient encore avec moins de 1,25 dollars par jour en 2005 d'après l'ONU).
Selon Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, les financements nécessaires pour atteindre les OMD s'élèvent à plus de 100 milliards de dollars. Une somme difficile à rassembler en temps de crise économique.
Dans le document de travail, qui doit être adopté par les chefs d'État d'ici à mercredi, ces derniers déplorent « de devoir constater que le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté ou touchées par la faim dépasse le milliard et que les inégalités, entre pays comme à l'intérieur des pays, restent un problème majeur », pointant notamment la responsabilité de la crise économique qui a « accru les vulnérabilités, creusé les inégalités et porté atteinte aux progrès accomplis en matière de développement ».
Mais conformément à l'optimisme régulièrement affiché par Ban Ki-moon, les chefs d'État devraient se dire « convaincus que les objectifs du millénaire peuvent être atteints, y compris dans les pays les plus pauvres » et prêts à « faire tout ce qui est en leur pouvoir pour atteindre les objectifs du millénaire d'ici à 2015 ».
Certains experts doutent toutefois de la crédibilité de ses objectifs alors que le délai est désormais de cinq ans.
Des « financements innovants » pourraient être adoptés pour continuer à réunir des fonds malgré la crise. Philippe Douste-Blazy, conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU, cite notamment des taxes sur les billets d'avion, le tourisme, l'internet, la téléphonie mobile et les transactions financières comme possibles nouvelles sources de revenus.
Source : AFP